Christian Estrosi s'inquiète de la création de "micro jungles de Calais" en région

Christian Estrosi s'inquiète d'une éventuelle dissémination en région des réfugiés de Calais.
Christian Estrosi s'inquiète d'une éventuelle dissémination en région des réfugiés de Calais. © BERTRAND LANGLOIS / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Il réagit au souhait du gouvernement de créer 12.000 places d'hébergement d'ici à la fin de l'année pour évacuer les migrants de Calais. 

Le président LR de la région Paca, Christian Estrosi, a affirmé mardi sa "totale opposition" au projet du gouvernement de créer des places dans les régions pour les migrants, qui reviendrait selon lui "à créer des micro 'jungles de Calais'".

Où iront les réfugiés de Calais ? "Impuissant à démanteler la jungle de Calais, le gouvernement entend-il disséminer les migrants en transit dans nos régions ?", s'interroge dans un communiqué l'élu, qui a également écrit à Manuel Valls pour lui demander de préciser "ses intentions". "Cela ne reviendrait à rien d'autre qu'à déplacer le problème et, au final, à créer au cœur de nos régions autant de micro 'jungles de Calais'", estime Christian Estrosi. 

Selon Le Figaro, qui cite un "relevé de conclusions" du ministère de l'Intérieur, le gouvernement compte avoir créé 12.000 places d'hébergement d'ici à la fin de l'année pour évacuer les migrants de Calais et Paris, des chiffres plus élevés que ceux annoncés jusqu'à présent.

Quelles conséquences économiques ? "En échec depuis presque cinq ans en matière d'immigration, ayant en particulier laissé le nombre de migrants à Calais passer de moins d'un millier en 2012 à plus 10.000 aujourd'hui, rien n'autorise ce gouvernement, à quelques mois de l'échéance présidentielle, à jouer aux apprentis sorciers", juge le président de l'exécutif régional. Dans sa lettre au Premier ministre, Christian Estrosi met en avant des "conséquences financières très lourdes". "On a le sentiment qu'une fois de plus, on abandonne nos élus locaux et nos maires en particulier, les laissant seuls face à cette pression migratoire", écrit-il.

Christian Estrosi indique dans cette lettre avoir sollicité les présidents des associations de maires, de départements et de régions de France (AMF, ADF, ARF) "afin qu'une discussion coordonnée puisse avoir lieu avec l'Etat". "Les collectivités territoriales n'ont pas à payer le prix d'une politique que leur impose l'Etat qui jusqu'ici, n'a pas réussi à régler ce dossier qui aurait mérité depuis longtemps une refonte des accords du Touquet coordonnant les rôles de la Grande-Bretagne et de la France", estime-t-il encore dans ce courrier adressé au Premier ministre.