Christian Eckert : le franc-parler de gauche au Budget

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Alexis Toulon , modifié à
PORTRAIT - Le nouveau secrétaire d'Etat au Budget est un ardent défenseur de la relance par la demande, mais sa mission est de serrer les vis.

La rigueur budgétaire du gouvernement sera garantie par un pourfendeur de l’austérité. Christian Eckert, 58 ans, est un homme de la gauche du PS réputé pour son franc-parler, tant dans l’hémicycle que sur son blog. La preuve : il a fait partie des 89 députés socialistes demandant un nouveau "contrat de majorité". Mais le sérieux de celui qui a été pendant près de deux ans rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée nationale l’a envoyé à Bercy.

Un secrétariat d’Etat pour le museler ? Le député de Meurthe-et-Moselle n’a pas la langue dans sa poche et se positionne clairement dans l’opposition à la politique d’offre prônée par le gouvernement. La veille du discours de politique générale de Manuel Valls, Christian Eckert écrivait sur son blog : "L'exercice budgétaire de la fin 2013 pour établir la loi de finances 2014 en a été un exemple. Le groupe socialiste a du ferrailler des heures avec SON Gouvernement, pour obtenir environ 1.5 Milliards de mesures en faveur des plus modestes". Son entrée au gouvernement suffira-t-elle à le faire rentrer dans le rang ? Malgré ses coups d’éclats, Christian Eckert est un homme politique qui sait faire des compromis. Il a notamment su reculer face à l’opposition générale des députés lorsqu’il a proposé d’intégrer les œuvres d'art au calcul de l'ISF.

Une mission contre nature ? Toujours dans la note publiée sur blog la veille du discours de politique de Manuel Valls, Christian Eckert, s’en prenait à la politique de l’offre qu’allait défendre le Premier ministre devant l’Assemblée. "Le CICE attribue 20 Milliards de Crédit d'Impôts aux entreprises, le pacte de responsabilité semble leur accorder 10 Milliards de réduction de cotisations sociales, les assises de la fiscalité des entreprises évoquent 8 Milliards de réduction d'impôts supplémentaires", écrivait celui qui avait tenté de renforcer la taxe Tobin destinée à mettre au pas la finance dérégulée en octobre 2013. Mais le secrétaire d’Etat devra certainement avaler des couleuvres : en tant que secrétaire d’Etat au Budget, c’est cette politique de l’offre qu’il va devoir mettre en place, afin de ramener la France sous les 3% de déficit. Il sera épaulé dans sa mission par son ministre de tutelle, Michel Sapin, avec qui il s’est déjà opposé, l’un défendant l’offre et l’autre la demande. De quoi faire tonner le ciel au dessus de Bercy.

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