Chômage : Sarkozy prône la "ténacité"

Face au chômage qui persiste, Nicolas Sarkozy prône la "ténacité".
Face au chômage qui persiste, Nicolas Sarkozy prône la "ténacité". © REUTERS
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avec AFP , modifié à
En visite dans les Vosges, le président de la République a aussi promis 20.000 contrats aidés.

Croissance en berne, nouvelle envolée du chômage, vaste plan de rigueur : dans ce contexte difficile sur le front de l’emploi, Nicolas Sarkozy a défendu depuis Sainte-Marguerite, dans les Vosges, une solution avant tout symbolique, la "ténacité".

"L'important, c'est la ténacité (...) on n'y serait pas arrivé en Libye sans ténacité, et bien on mettra la même ténacité sur l'emploi, sur la compétitivité de la France", a-t-il déclaré, avant d’ajouter : "c'est ça la clef, ne rien lâcher, se battre chaque jour, millimètre par millimètre, continuer malgré les difficultés, malgré les chagrins".

"Clairement, les chiffres ne sont pas bons"

Alors que l’échéance présidentielle se rapproche, le président de la République a décidé de multiplier les déplacements sur le terrain. En visite vendredi dans une PME de Sainte-Marguerite, au cœur d'un bassin d'emploi sinistré, il a commencé sa table-ronde en évoquant les derniers chiffres du chômage, très mauvais.

"Clairement, les chiffres ne sont pas bons", a-t-il concédé, avant de poursuivre malgré tout : "comment pourraient-ils l'être dans le contexte de la crise économique et financière mondiale ?" Nicolas Sarkozy a néanmoins préféré mettre en avant des éléments encourageants des statistiques, tels que la hausse du nombre de créations d'emplois (+120.000 sur les six premiers mois de 2011).

La natalité pour explication, les contrats pour solution

Comme l’avait fait son secrétaire d'Etat au Tourisme Frédéric Lefebvre, s'attirant de vives critiques, le président de la République a aussi établi un lien entre chômage et démographique. "Une population active qui augmente chaque année de 150.000 personnes (...) c'est bien pour le financement de notre régime de retraite", s'est-il réjoui. Mais "avant de faire reculer d'un seul le nombre de chômeurs, il faut trouver 150.000 emplois pour les 150.000 nouveaux" qui entrent sur le marché du travail, a-t-il regretté.

Pour limiter la casse sur le front de l’emploi, Nicolas Sarkozy a annoncé un coup de pouce de 20.000 contrats aidés supplémentaires pour les jeunes et les plus de 50 ans, dont le nombre s'établira désormais à 460.000 pour l'année 2011. "Le moment n'est pas d'inventer de nouvelles allocations, de nouvelles indemnités (mais) d'encourager la population qui travaille", s’est-il justifié.

Sarkozy est devenu "spectateur du désastre"

"Cette annonce révèle à elle seule que, soit Nicolas Sarkozy a perdu tout contact avec la réalité, soit il a définitivement renoncé à lutter contre le chômage en devenant un simple spectateur du désastre", a réagi Alain Vidalies, secrétaire national du PS chargé du travail et de l'emploi. "Le même Nicolas Sarkozy, qui annonçait le 25 janvier 2010 la baisse du chômage pour les prochaines semaines, en est réduit aujourd'hui à mener une politique pour sauver les apparences de la statistique", a-t-il ajouté.

Estimant que "la France ne peut plus se permettre aujourd'hui une telle absence de politique en faveur de l'emploi", le PS a rappelé son projet de "supprimer immédiatement les exonérations sur les heures supplémentaires, ce qui rapportera 4,5 milliards d'euros, dont une partie permettra de créer 300.000 emplois d'avenir pour la jeunesse".