Chirac rattrape le temps perdu

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
L’ancien président reste un observateur très attentif de la vie politique. Sans pour autant vouloir s’impliquer.

Chefs d’Etat ou amis corréziens, élus locaux ou ministres, de son propre aveu, l’ancien chef de l’Etat n’arrête pas depuis qu’il a quitté l’Elysée, le 16 mai 2007. De 8h30 à 20h, les rendez-vous s’enchaînent quai Voltaire, sur les bords de la Seine. Dans un recoin de ses bureaux, ses invités peuvent apercevoir une anthologie des poètes russes et de la bière de Dresde, récents cadeaux de Vladimir Poutine et Angela Merkel.

Selon son entourage, Jacques Chirac aime entendre parler de politique mais est avare de conseils. "Pendant 30 minutes, il demande "quelle est votre analyse politique ? Comment vous voyez les choses ? Donc, il reste passionné par la politique mais il fait parler l’autre pour avoir son avis plus qu’il ne donne le sien" confie Benoist Apparu, le jeune secrétaire d’Etat chargé du logement et de l’Urbanisme et ancien président des Jeunes RPR.

"Je ne suis pas un donneur de conseils" confie Jacques Chirac à ses interlocuteurs et je n’ai aucune vocation à porter un jugement sur l’action de mon successeur". "Quand la conversation vient sur la politique, il vous parle du Japon", indique Xavier Darcos. Tout juste a-t-il entendu un jour parler Jacques Chirac du courage de son successeur à l’Elysée face à la crise.

Toute sa vie, Jacques Chirac a eu le sentiment de manquer de temps pour voir ses amis. Il rattrape aujourd’hui le temps perdu, confient ses proches.

Mais il y a aussi ceux qu’il ne voie pas ou plus. Xavier Bertrand, par exemple. Il y quelques années, Jacques Chirac lui avait mis le pied à l’étrier. Aujourd’hui, le président de l’UMP ne cherche pas à revoir l’ancien chef de l’Etat, précise l’entourage de Jacques Chirac. Quant à Dominique de Villepin*, son ancien premier ministre, il n’a pas le droit de le voir depuis sa mise en examen dans l’affaire Clearstream.

Europe1.fr avec Jérôme Chapuis.

* Mis en en examen pour complicité de dénonciation calomnieuse, recel de vol, recel d'abus de confiance et complicité d'usage de faux dans l’affaire Clearstream, Dominique de Villepin a interdiction de rencontrer les protagonistes de cette affaire, dont l'ancien président Jacques Chirac.