Pour le deuxième Conseil des ministres réuni dans le salon Murat de l'Elysée, le président de la République a reçu pendant près de deux heures mercredi matin les dix-neuf membres de l'équipe gouvernementale. Et force est de constater que la rupture prônée par Nicolas Sarkozy est appliquée à ce rendez-vous hebdomadaire. Alors que d'ordinaire les thèmes sont abordés tour à tour par les ministres, le chef de l'Etat a institué un débat sur un thème choisi librement ouvert à tous les ministres. Le débat, d'une bonne vingtaine de minutes, a porté mercredi sur les heures supplémentaires. "Le président de la République avait indiqué lors du premier conseil des ministres qu'il souhaitait que ces conseils n'aient pas un caractère figé, formel, et qu'il y ait de vrais échanges féconds", a expliqué Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication et porte-parole du gouvernement. "N'importe quel ministre peut prendre la parole, le président de la République ayant indiqué qu'il fallait vraiment se situer à un niveau d'intérêt général et ne pas simplement relayer les problématiques directes de ce débat dans son secteur", a-t-elle poursuivi. "Ce qui est intéressant, c'est d'avoir un échange sur le fond et sur les principes de façon à ce que chacun ne défende pas ce qui le concerne trop directement", a-t-elle souligné. "Il y a une vraie liberté de ton", a-t-elle dit, précisant notamment que le "transfuge" socialiste Eric Besson, secrétaire d'Etat à la Prospective et à l'Evaluation des politiques publiques, était entré dans la discussion. Toutefois, le tutoiement est resté de rigueur, même envers les personnes que Nicolas Sarkozy tutoie d'ordinaire dans la vie privée.