Ces succès de la réindustrialisation

Nicolas Sarkozy et le gouvernement s'appuient notamment sur l'exemple de Rossignol pour vanter les mérites de sa politique de réindustrialisation.
Nicolas Sarkozy et le gouvernement s'appuient notamment sur l'exemple de Rossignol pour vanter les mérites de sa politique de réindustrialisation. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
A l’image de Rossignol, des sociétés aidées par l’Etat relocalisent ou évitent la délocalisation.

Alors que le "made in France" promet d’être l’un des thèmes de la campagne présidentielle de 2012, le gouvernement met en avant les bons résultats de sa politique de réindustrialisation. Au-delà du cas emblématique de Rossignol, vingt entreprises au total ont reçu une aide de l’Etat pour relocaliser leur activité en France, ou pour continuer à produire dans l’Hexagone.

Le chef de l'Etat s'est d'ailleurs rendu dans l'usine Rossignol pour vanter son nouveau leitmotiv. "Je veux lever une ambiguïté", a-t-il dit, "tout le monde dit 'acheter français', je préfère dire 'produire en France'", a indiqué le chef de l'Etat, se distanciant ainsi de François Bayrou et Marine Le Pen, qui ont aussi fait de l'achat patriotique un thème central de leur campagne.

"Un dispositif très performant"

Lundi, Eric Besson, pas peu fier, s’est félicité lors d’une table ronde de la "montée en puissance" du dispositif. Trois autres entreprises devraient recevoir une aide "dans le mois qui vient" et dix projets supplémentaires "sont en train d'être étudiés", a indiqué le ministre de l’Industrie. 

"C’est un dispositif très performant", s’est félicité mardi sur Europe 1 François Drouin, PDG d’Oséo, l’organisme chargé de distribuer les aides. "L’Etat est en avance sur le plan de marche lancé fin 2010. Il était prévu une quarantaine de projets aidés, et aujourd’hui il y en a déjà plus de la moitié réalisée".

"Une bouffée d'oxygène"

Au total, le montant déboursé par les pouvoirs publics sous forme d’aides à la réindustrialisation (ARI) remboursables, s’élève à 77 millions d’euros pour les 20 projets soutenus. Mais, précise-t-on au ministère de l’Industrie, ces projets représentent 344 millions d'euros d'investissements, avec à la clé la création de 1.525 emplois en trois ans.

Car la véritable vertu des ARI est de donner aux entreprises un argument de poids dans leur recherche de financements. "Aujourd'hui, la concurrence n'est pas sur la main-d'oeuvre, mais sur les financements", a résumé Jean-François Perrin, de l'entreprise MPO Energy, présente à la table ronde de lundi, et qui se diversifie dans les cellules photovoltaïques. Pour Eric Launois, président de l'entreprise Ardenpal, qui fabrique des palettes de transport, l'aide reçue de 2,5 millions d'euros a "permis d'aller voir les banques avec plus de sérénité". De son côté, Emmanuel Brochot, de la PME Valentin Traiteur, parle d'une "bouffée d'oxygène". Cela "nous a permis d'être un peu moins lié à nos partenaires financiers", a-t-il souligné.

Des incitations à rester, plus que des relocalisations

Cela dit, l’objectif premier, la relocalisation, a été peu à peu détourné vers un objectif d’incitation à rester sur le territoire français. A part quelques cas emblématiques, comme les opticiens Atol, le fabricant de ski Rossignol ou le groupe d'arts de la table Geneviève Lethu, le rapatriement de lignes de production délocalisées reste peu courant. "Un quart des projets se rapporte à la relocalisation", a admis Eric Besson.

Au final, les aides concernant donc finalement des investissements de plus de 5 millions d'euros, contribuant à la réindustrialisation de la France et créant au moins 25 emplois. Les bénéficiaires sont principalement des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire). Pour les TPE (très petite entreprise), les critères restent trop élevés, notamment en matière de création d’emplois.