Ce qu'il faut retenir du remaniement ministériel annoncé mardi

Bruno Le Roux André Vallini Jean-Marie Le Guen
Jean-Marie Le Guen et André Vallini échangent leur poste, tandis que Bruno Le Roux fait son entrée dans le nouveau gouvernement. © AFP
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Mardi, Bernard Cazeneuve a été nommé à Matignon à la place de Manuel Valls. Bruno Le Roux a fait son entrée à l'Intérieur, tandis qu'André Vallini et Jean-Marie Le Guen ont échangé leur poste.

Le gouvernement voulait un remaniement rapide, limité et efficace, voilà qui est fait. La composition du nouveau gouvernement a été annoncée par l'Élysée en deux temps, mardi matin. Immédiatement après la démission de Manuel Valls, qui a quitté Matignon pour devenir candidat à la primaire et à la présidentielle à plein temps, François Hollande a indiqué que Bernard Cazeneuve le remplacerait. Celui-ci s'est ensuite attelé à la composition d'une nouvelle équipe avec le président pendant plus d'une heure. Finalement, seuls trois portefeuilles changent de propriétaire.

Pression sur le successeur de Cazeneuve. La tâche la plus complexe était d'abord le remplacement de Bernard Cazeneuve lui-même à l'Intérieur. Le poste est crucial, alors que la menace terroriste pèse toujours sur le pays, encore sous l'état d'urgence, et que les policiers sont récemment descendus dans la rue pour dénoncer leurs conditions de travail. Le travail de Bernard Cazeneuve place Beauvau était quasiment unanimement salué, tant par la gauche que par les syndicats policiers, et même les élus de droite n'avaient que peu de reproches à formuler. La pression était donc grande pour lui trouver un digne successeur.

Le Roux récompensé. C'est finalement Bruno Le Roux qui se chargera de la suite des opérations. Jusqu'ici, ce fidèle de François Hollande était le chef de file des députés socialistes à l'Assemblée. Et faisait partie des déçus des précédents remaniements, dont les noms avaient beaucoup circulé sans que cela ne se concrétise. Après plus de quatre ans à tenir une majorité pour le moins indisciplinée, cette nomination au ministère de l'Intérieur fait donc figure de promotion et de récompense pour services rendus.

Une promotion pour Vallini... Les autres changements au sein du gouvernement sont de moindre importance, mais tout aussi symboliques. André Vallini devient secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement, en lieu et place de Jean-Marie Le Guen. Ce dernier récupère le secrétariat d'État au Développement et à la Francophonie, ancienne prérogative d'André Vallini. Pour André Vallini, également fidèle de François Hollande, cet échange de portefeuille est une promotion : il sera désormais bien plus visible, souvent à l'Assemblée nationale. 

...une sanction pour Le Guen. À l'inverse, Jean-Marie Le Guen subit un déclassement en perdant les Relations avec le Parlement. Il paie sa proximité avec Manuel Valls, qui l'avait poussé, notamment, à encourager l'ancien Premier ministre à se "préparer" à être candidat avant même que François Hollande renonce officiellement. Avec ce remaniement, le chef de l'État envoie un signal clair : la fin de son quinquennat sera peut-être uniquement consacrée à gérer les affaires courantes, comme le moque l'opposition, mais elle se déroulera entre fidèles de la hollandie.