Ce que Hollande a en tête

C'est depuis l'Elysée que François Hollande s'adressera aux Français.
C'est depuis l'Elysée que François Hollande s'adressera aux Français. © MAXPPP
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Le chef de l’Etat tient sa première conférence de presse, mardi. Et il n’a pas intérêt à se rater.

>> A QUOI ÇA VA RESSEMBLER ?

Le cadre. Le rendez-vous est pris pour mardi, à 17 heures, dans la salle des fêtes de l’Élysée, et en direct sur les chaînes d’information en continu ainsi que sur France 2 et Europe 1, L’Elysée a justifié cette intervention par  "la volonté de respecter l'engagement pris par François Hollande pendant la campagne." Une petite entorse tout de même : le candidat avait promis que la rencontre se ferait "dans un lieu neutre", et elle sera fera finalement à l’Elysée. "L’objectif est de s'adresser aux Français et par conséquent, il est normal que cela se déroule là où le président réfléchit et prend des décisions", argue son entourage.

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La forme. Il s’adressera en premier lieu aux Français pendant une vingtaine de minutes, puis il essuiera le feu roulant des questions des 400 journalistes, pendant environ 1h30. Le président a aussi promis, pendant sa campagne, qu’il répondrait à "toutes les questions sans qu'aucune ne soit interdite", là où Charles de Gaulles les  sélectionnait et préparait ses réponses à l’avance. Un changement de style risqué, mais François Hollande n’est jamais aussi à l’aise que devant la presse.

>> A QUOI ÇA VA SERVIR ? 

Reprendre la main. Il a entamé son mandat avec le souhait d'imprimer "un style moins obsédant, moins oppressant". En finir avec l’hyperprésidence à la sauce Sarkozy, en somme. François Hollande juge désormais que les Français, "extrêmement stressés" par la crise, "désirent davantage un face-à-face avec leur président", qu'ils le veulent "en première ligne". "Eh bien, je vais faire ce qu'ils désirent !", a-t-il lancé dans une interview à Marianne. "Je vais fixer le cap, présenter un projet pour le quinquennat, c’est ce qui m’est demandé, c’est au Président (…) de préciser le rythme et la cohérence des réformes qu’il porte", a-t-il également glissé au JDD. Le patron, c’est lui, et il entend le montrer.

Expliquer sa méthode. "Le changement, c’est maintenant". Le slogan de campagne a vécu, et les Français s’impatientent. Alors François Hollande va justifier sa méthode basée sur la concertation. Et son style de gouvernance, bien que critiqué, il l’assume. Les rapports Gallois et Jospin l’ont empli d’aise. Ce sont "des rapports de décision. J’ai voulu montrer que nous avions nos rythmes, nos méthodes fondées sur des rapports ou une concertation, puis des décisions sont prises", argue-t-il, sans dire ouvertement que Nicolas Sarkozy avait enterré les rapports Attali et Balladur, mais en le pensant fortement.

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… et restaurer sa popularité. Les sondages se suivent et se ressemblent. La semaine dernière, sa cote de confiance a encore fondu de 3 points, à 39%, selon le baromètre mensuel CSA-Les Echos. Dans celui de Paris Match-Ifop, il gagne certes un point mais l'étiage reste préoccupant, avec 42% seulement de satisfaits. François Hollande joue donc gros. Il a 1h30 pour convaincre.