Carburants : "ce n'est pas la rue qui fait la loi", affirme Rugy

"Moi je parle pour l'État. Je ne vais pas dire aux régions vous devez faire ci, vous devez faire ça", a déclaré François de Rugy.
"Moi je parle pour l'État. Je ne vais pas dire aux régions vous devez faire ci, vous devez faire ça", a déclaré François de Rugy. © Etienne LAURENT / POOL / AFP
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avec AFP
Le ministre de l'Écologie a indiqué que l'État pouvait faire un effort pour financer des aides aux ménages face à la hausse des prix des carburants. 

L'État "peut faire un effort" pour financer des aides aux ménages face à la hausse des prix des carburants, mais "ce n'est pas la rue qui fait la loi", a affirmé vendredi le ministre de l'Écologie François de Rugy. "Je peux comprendre évidemment l'irritation, le mécontentement des Français face à l'augmentation des prix du carburant", et "en même temps ce n'est pas la rue qui fait la loi", a défendu François de Rugy devant des journalistes en déplacement dans le Loiret.

L'augmentation des prix des carburants, qui s'explique par la hausse des cours du brut et dans une moindre mesure par celle des taxes imposées par l'État, suscite une grogne d'une partie de la population. Un appel à bloquer les routes et les autoroutes le 17 novembre a reçu de nombreux soutiens. Un peu plus tôt, le ministre a toutefois estimé que l'État pouvait "faire un effort" pour financer des aides aux ménages, répondant aux critiques des collectivités inquiètes d'être mises à contribution.

"Le gouvernement travaille pour apaiser la grogne des ménages". "Moi je parle pour l'État. Je ne vais pas dire aux régions vous devez faire ci, vous devez faire ça", a-t-il déclaré sur franceinfo, en énumérant les pistes de mesures sur lesquelles le gouvernement travaille pour apaiser la grogne des ménages face à la hausse des prix du carburant. "C'est bien si les gestes sont coordonnées entre l'État, les régions, d'autres collectivités locales d'ailleurs, et les entreprises", a pour sa part estimé Emmanuelle Wargon, secrétaire d'État à la Transition écologique, interrogée dans le même temps sur Europe 1.

Forfait transport. En début de semaine, le président de la République avait affirmé souhaiter l'extension à toute la France de la défiscalisation de l'aide au transport mise en place par la région Hauts-de-France. Cette proposition avait suscité des critiques de Régions de France et de l'Association des maires de France (AMF), qui demandaient à l'Etat de prendre à sa charge les mesures qu'il pourrait prendre pour aider les ménages. Le gouvernement travaille ces derniers jours sur plusieurs dispositifs, en particulier un accompagnement pour les ménages à faibles revenus qui travaillent loin de leur domicile.

"Dans les années 70, avec une heure de Smic on roulait 30 km". "On est en train de chiffrer cela, car il faut par ailleurs être responsable. On pourrait avoir un forfait transport qui pourrait permettre d'alléger un peu la facture transport", a indiqué François de Rugy. "L'État peut faire un effort comme nous l'avons fait pour le chauffage (...) Nous sommes en train de travailler avec beaucoup de rapidité pour que cela puisse être fait vraiment dans les jours qui viennent et que ça puisse entrer en vigueur au 1er janvier 2019", a-t-il ajouté. "Dans les années 70, avec une heure de Smic on roulait 30 km. Aujourd'hui, on roule 130 km. Le prix du carburant a plutôt baissé sur une longue période. A moyen terme il est plutôt à la hausse et c'est pour ça qu'il faut sortir des énergies fossiles progressivement", a indiqué pour sa part Emmanuelle Wargon. 

Selon des sources proches du dossier, le gouvernement travaille également à une amélioration du chèque énergie pour en augmenter le nombre de bénéficiaires ou encore un renforcement de la prime à la conversion, qui pourrait être accordée aux "gros rouleurs" même si leurs véhicules ne sont pas aussi vieux que l'exige le dispositif.