Cannabis : les Verts veulent débattre

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avec Reuters

Après la réforme pénale et le regroupement familial, les écologistes ont interpellé jeudi Manuel Valls sur la légalisation du cannabis depuis Marseille où ils organisent leurs "journées d'été". Une vingtaine de jeunes écologistes ont mené une action symbolique sur les escaliers de la gare Saint-Charles sous la forme d'une "carte postale à destination de Manuel Valls". Ils ont choisi pour seul commentaire une phrase du rapport Vaillant, du nom de l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, qui dit : "Face à la réalité, le vrai laxisme c'est le statu quo".

"Pour nous, la légalisation du cannabis est un combat historique. C'est le contexte marseillais, avec sa surenchère policière face aux règlements de comptes, qui nécessite de remettre, sans tabou, ce débat à l'ordre du jour", s'est défendu le porte-parole régional d'Europe écologie-Les Verts, Sébastien Barles.

Jean-Marc Ayrault s'est engagé mardi à enrayer la spirale de violence qui sévit à Marseille lors d'un déplacement impromptu en compagnie de cinq ministres, dont Manuel Valls, au lendemain d'un nouveau règlement de comptes mortel dans les quartiers nord de la ville.

Le Premier ministre a annoncé quelques mesures comme l'envoi de 24 policiers enquêteurs de police judiciaire et d'une compagnie supplémentaire de CRS, soit environ 130 hommes."On essaie de récupérer quelques kilos de cannabis de manière médiatique dans une cave, mais on ne parle pas de prévention, ni du marasme social de ces quartiers qui sont dépendants totalement du trafic de drogue et de celui des armes", a affirmé Mohammed Bensaada, membre du collectif "Quartiers Nord - Quartiers Forts".

"La légalisation sociale du cannabis est la seule solution pour faire sortir de l'ombre l'économie parallèle engendrée par ces trafics", a-t-il ajouté. Marseille compte une quarantaine de cités sensibles qui généreraient chacune des bénéfices de l'ordre de 40.000 euros par jour, essentiellement à travers les revenus du trafic de drogue et d'armes. Treize personnes ont été tuées dans les Bouches-du-Rhône depuis le début de l'année dont 11 à Marseille. En 2012, 24 règlements de comptes mortels ont eu lieu dans le département, dont 18 à Marseille, la plupart sur fond de rivalités autour du trafic de stupéfiants.