Campagne : Sarkozy abat ses cartes

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avec AFP , modifié à
Le président-candidat dévoile un programme chiffré jeudi, annoncé comme "global et cohérent".

Plus de deux mois après son rival socialiste François Hollande, le président-candidat Nicolas Sarkozy présente jeudi son programme électoral. A peine revenu d'une visite dans l'île de La Réunion, le candidat UMP dévoile cette feuille de route à 15 heures, un plan qu'il promet "global et cohérent". Son programme sera ensuite résumé dans un document d'une quinzaine de pages, imprimé à des centaines de milliers d'exemplaires.

Ce doit être l'occasion de compiler et de chiffrer l'ensemble des promesses qu'il a égrainées au fil de la campagne avec un double impératif : présenter une offre politique cohérente et financièrement réaliste.

Une manière de clore la stratégie du compte-gouttes

Alors qu'en 2007 le candidat Sarkozy avait imposé ses grands thèmes dès son grand discours de la porte de Versailles, à la mi-janvier, le président sortant a cette fois-ci opté pour une autre tactique : ne pas dévoiler de cadre général et égrainer des mesures au fil de la campagne.

"Je conteste cette façon qu'il y aurait de faire une campagne où on présente tout au début et puis après on décline à l'infini la même chose", s'est-il justifié lundi en marge d'une visite en Lorraine, "je veux pouvoir être libre d'annoncer des idées, de faire des propositions aux Français et de porter le débat jusqu'au bout de la campagne".

Cette campagne par petites touches a sérieusement irrité ses rivaux, notamment à gauche. Le PS lui a reproché de vouloir masquer par sa stratégie un "bilan" devenu "boulet" ou encore raillé une "improvisation du candidat qui gribouille une ardoise comme un enfant".

Les grandes lignes déjà connues

Si son discours de jeudi doit permettre de découvrir le chiffrage et l'articulation entre ses promesses de campagne, on en connaît néanmoins les principales mesures. Nicolas Sarkozy avait déjà dévoilé une grande partie de son programme économique lors de son intervention télévisée au début du mois de janvier. En résumé : instaurer une TVA sociale, mettre fin aux 35 heures, réformer la formation professionnelle. Face aux propositions de ses concurrents, le président-candidat a ensuite ajouté un projet de taxation des exilés fiscaux.

Pour le reste, le candidat UMP promet de réduire l'immigration, en réformant les traités européens si nécessaire, d'introduire un droit d'appel des victimes en justice et de réformer le système des pensions alimentaires. Suite aux tueries de Toulouse et de Montauban, il a également promis de sanctionner la consultation répétée de site faisant la promotion du terrorisme.