Bygmalion : une expertise contredit la défense de Sarkozy

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M.B. et Pierre de Cossette
ENQUÊTE - L'ancien président avait affirmé que la société avait surfacturé des prestations pour s'enrichir. Une expertise financière affirme au contraire que les prix pratiqués étaient normaux.

C'est un nouvel élément de l'enquête qui n'arrange pas du tout Nicolas Sarkozy. Une expertise financière datée de lundi estime que Bygmalion, la société qui a organisé des meetings pour la campagne présidentielle de l'UMP en 2012, n'a pas surfacturé ses prestations. Certes, les tarifs pratiqués donnaient une marge confortable à Bygmalion, d'environ 25,5%. Mais ces taux restent semblables à ceux de la concurrence, évalués à 26% en moyenne.

La défense de Nicolas Sarkozy mise à mal. Or, il y a deux mois, lors de sa mise en examen devant le juge d'instruction, Nicolas Sarkozy avait soutenu mordicus que les coûts de sa campagne avaient été maîtrisés. Et que, si fraude il y a eu, elle ne concerne que les patrons de Bygmalion, des proches de Jean-François Copé, et l'UMP, dirigé à l'époque par Jean-François Copé lui-même. La conclusion des 140 pages d'expertise porte donc un sérieux coup à la défense de l'ancien président.

Une campagne au coût exorbitant. En effet, selon l'expert, les prestations de Bygmalion étaient bien réelles et correspondaient à des frais de campagne. Autrement dit, il n'y a pas eu d'enrichissement de la part des patrons de la société de communication. Cela conforte donc l'idée d'une campagne au coût exorbitant. Plus de 40 millions d'euros, dont 18 millions maquillés en étant payés non par le candidat Sarkozy, mais par son parti, l'UMP. Une pratique évidemment illégale. Pour que cela passe inaperçu, l'UMP a demandé de fausses factures à Bygmalion pour des conventions totalement fictives.

Cette thèse est bien celle défendue devant la justice par les responsables de Bygmalion. Pour l'instant néanmoins, l'entourage de Nicolas Sarkozy ne change pas de version. L'ancien président est l'un des 14 mis en examen dans cette affaire de fausses factures, qui aurait permis d'exploser le plafond légal des dépenses de campagne.