Bygmalion : Guillaume Lambert, l'homme qui n'a rien vu à l'UMP

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Fabienne Cosnay , modifié à
SA DÉFENSE - Depuis le début de l'affaire, l'ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy assure n'avoir été au courant de rien.

Lambert est-il "amnésique" ? "Qui peut croire aujourd'hui qu'il n'y avait que Lavrilleux et Bygmalion dans le wagon ?". Invité d'Europe 1 mercredi matin, Me Maisonneuve, l'avocat de Bygmalion, la société en charge des meetings de Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012, a ironisé sur "l'amnésie générale" dont serait frappée la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy. "Les meetings ont eu lieu, donc le directeur de campagne sait ce qu'il a payé. Il me semble que Guillaume Lambert, qui est directeur de campagne, est quand même au courant de ce qui se passe et combien ça coûte", a taclé le conseil.

Pas de sa compétence. L''intéressé jure que non. Guillaume Lambert, le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy entre février et mai 2012, assure n'avoir rien su, rien vu, rien entendu. Le préfet de Lozère, qui pourrait être entendu par les enquêteurs prochainement, n'a pas changé d'un iota sa ligne de défense depuis le début de l'affaire. Dans une lettre adressée il y a quelques jours au parquet de Paris dont Le Figaro a eu connaissance, celui qui était également chef de cabinet à l'Elysée au moment de l'affaire, assure qu'il n'a jamais rien su, au motif qu'il n'était pas chargé de l'organisation matérielle de la campagne.

"Aucun pouvoir hiérarchique sur Lavrilleux". Au moment de ma nomination, je connais peu Jérôme Lavrilleux, mais je vois qu'il a une solide expérience, qu'il est celui qui assure la relation avec les différents prestataires, ce qui me conduira à me reposer sur sa connaissance d'un milieu qui m'est étranger (...) affirme Guillaume Lambert. Le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy assure ensuite qu'il ne disposait, dans les faits, d'aucun pouvoir hiérarchique sur Jérôme Lavrilleux. Ce dernier a une toute autre version des faits.

Mais Lavrilleux persiste. Lors de ses aveux télévisés, le directeur de la campagne de Nicolas Sarkozy avait lâché visant son supérieur hiérarchique : "Je prends ma part de responsabilité. Je n'étais pas le directeur de campagne et je ne me défausse sur personne … moi".  Jérôme Lavrilleux a par ailleurs affirmé mardi au site Mediapart, qu'il était "rigoureusement impossible que Guillaume Lambert ne soit pas au courant" du dépassement des comptes de campagne.

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"Rien à déclarer". Avant sa lettre au parquet, Guillaume Lambert avait préféré le silence, au nom de sa fonction. "Je n’ai rien à déclarer (…) Ma position professionnelle ne me permet pas de faire d’autres commentaires", avait expliqué le préfet de Lozère, semblant vouloir se défausser en précisant qu'il n'était pas  "le trésorier de la campagne" de Nicolas Sarkozy. A l'époque, il s'agissait de Philippe Briand.

 

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