Bygmalion : Copé raille le "défaut" de "mémoire" de Sarkozy

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M.Du , modifié à
France 2 a eu accès au procès-verbal de l’audition de Jean-François Copé dans l’affaire Bygmalion.

Nicolas Sarkozy est entendu depuis mardi matin dans l’affaire Bygmalion. Il pourrait être mis en examen ou ressortir sous le statut de témoin assisté. Jean-François Copé a lui déjà été fixé sur son sort il y a une semaine. Entendu plusieurs heures par les juges, l'ancien secrétaire général de l'UMP est ressorti libre sans être mis en examen. Dans le procès-verbal que s’est procuré France 2, ce dernier n'a cessé de clamer son innocence et d'adresser une petite pique à l'encontre de l'actuel patron des Républicains. 

"Tout cela m’a été totalement dissimulé". Jean-François Copé l’assure, il n’a jamais été mis au courant du dérapage des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy de 2012. "Tout cela m’a été totalement dissimulé", dit-il aux juges. "Personne, je dis bien personne, ne m’a fait, sur ce sujet, la moindre alerte. (...) C’est fou, mais c’est comme cela".

Ce n’est qu’avec les révélations de Libération à la mi-mai 2014 et les aveux de Jérôme Lavrilleux, le directeur adjoint de la campagne que Jean-François Copé assure avoir été mis au courant. "Jérôme Lavrilleux m’a dit ne pas me l’avoir dit parce qu’il savait que je m’y serais immédiatement opposé- en cela il avait raison- et qu’il ne voulait pas créer un clash politique entre Nicolas Sarkozy et moi".

"Rien qui ne me paraissait inquiétant". Mais au vu du procès-verbal que s’est procuré France 2, "l’audition de Jean-François Copé laisse néanmoins transparaître une certaine naïveté de sa part", écrit Francetvinfo. Et le site de citer ce mail de la directrice des affaires financières du parti de l’époque qui lui annonce que le découvert autorisé par les banques n’est plus suffisant et qu’il faut le porter à près de 52 millions d’euros. Réponse de l’intéressé : "il n’y avait rien qui ne me paraissait inquiétant ou préoccupant", avant d’expliquer : "dans le contexte de l’époque, je ne suis pas alerté parce que je ne fais pas le calcul de ce que cela représente".

"Je crains que sa mémoire ne lui fasse défaut". Jean-François Copé n’affirme à aucun moment de son audition que Nicolas Sarkozy était au courant de ce système frauduleux. Mais rapporte France 2, l’auteur du Sursaut français prend aussi ses distances avec l’ancien candidat à la présidentielle. Lorsque les juges l’informent que Nicolas Sarkozy a soutenu que c’est lui, Jean-François Copé, qui lui a proposé le nom de Jérôme Lavrilleux pour diriger l’état-major logistique de sa campagne, ce dernier lâche : "Je crains que sa mémoire ne lui fasse défaut".