Bussereau se met "en congé de LR"

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avec AFP
"Je verrai au moment de la campagne des élections européennes, si je peux encore voter pour ma famille politique. Sinon, je passerai de la mise en congé au départ définitif", conclut Dominique Bussereau.

L'ancien ministre juppéiste Dominique Bussereau a annoncé au Journal du Dimanche qu'il se mettait "en congé de LR" jusqu'à la campagne des européennes de 2019, regrettant dans sa famille politique des propos qui "pourraient être ceux du FN" et une absence d'"amour de l'Europe".

"Après le séisme de 2017, les partis continuent à faire comme si rien ne s'était passé". "J'ai décidé de prendre de la distance avec la politique partisane", a dit Dominique Bussereau, regrettant que, "après le séisme de 2017, les partis continuent à faire comme si rien ne s'était passé". "Aujourd'hui, je ne peux que constater que les propos tenus par certains porte-parole des Républicains pourraient être ceux du FN", a-t-il ajouté, alors que les juppéistes refusent toute "porosité avec le Front national". Estimant que le parti de droite, du temps où il s'appelait UMP, "c'était la CDU allemande : un mouvement rassemblant les différentes sensibilités de la droite et du centre", le président de l'Assemblée des départements de France estime qu'aujourd'hui, "Les Républicains sont devenus la CSU, sa branche conservatrice et droitière", avec une proximité avec Sens commun, émanation de la Manif pour tous.

"Il n'y a plus de volonté d'être ardemment européen". D'autre part, "je ne vois plus d'amour de l'Europe. En revanche, j'entends chez certains, comme (le vice-président de LR) Guillaume Peltier, des appels au nationalisme et à se refermer sur nous-mêmes", note Dominique Bussereau. "J'ai le sentiment que la rupture est déjà faite à LR : il n'y a plus de volonté d'être ardemment européen". Dominique Bussereau a précisé qu'il n'entendait rejoindre ni les anciens LR "constructifs", rassemblés dans le parti Agir, ni La République en marche, mais qu'il "continuerai(t) à travailler" avec Valérie Pécresse et son mouvement Libres!, et Christian Estrosi et son mouvement La France audacieuse. La présidente de la région Ile-de-France et le maire de Nice, tout en prenant leurs distances avec le président de LR Laurent Wauquiez, ont décidé de rester dans le parti.