Burkina : la désignation d'Isaac Zida ne passe pas

Le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir, reconnaît donc la victoire de son rival  Isaac Zida  (ci-dessus).
Le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir, reconnaît donc la victoire de son rival Isaac Zida (ci-dessus). © Reuters
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avec AFP , modifié à
DÉNOUEMENT - L'armée a désigné le lieutenant-colonel pour conduire le régime de transition, après la chute du président Blaise Compaoré. L'opposition et la société civile burkinabè ont appelé la population à un rassemblement dimanche.

L'armée a désigné samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire le régime de transition au Burkina Faso, après la chute du président Blaise Compaoré. A peine nommé, le chef du régime de transition a pris la décision de rouvrir des frontières aériennes du Burkina Faso. L'opposition et la société civile burkinabè ont appelé samedi la population à un grand meeting sur la place de la Nation à Ouagadougou, dimanche à 8 heures du matin.

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Traoré signe pour Zida. "Le lieutenant-colonel Isaac Zida a été retenu à l'unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré" par "la haute hiérarchie (militaire), après concertation à l'état-major des armées", selon ce communiqué signé par le chef d'état-major, le général Nabéré Honoré Traoré. Ce dernier briguait aussi le pouvoir. Il reconnaît donc la victoire de son rival.

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Les frontières aériennes rouvertes, mais... A peine nommé, le chef du régime de transition a pris la décision de rouvrir des frontières aériennes du Burkina Faso. Le lieutenant-colonel Isaac Zida a en effet annoncé samedi dans un communiqué la réouverture des frontières aériennes du pays, fermées la veille. En revanche les frontières terrestres restent fermées, ont précisé les nouvelles autorités. Le couvre-feu reste en vigueur, mais son entrée en vigueur a été repoussée de 19 heures à 22 heures, pour une fin à 6 heures du matin, selon le communiqué.

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L'opposition réclame une transition "démocratique et civile". Les partis de l'opposition et les organisations de la société civile burkinabè, réunis samedi à Ouagadougou, ont exigé une transition "démocratique et civile", refusant la confiscation du pouvoir par l'armée après la chute du président Blaise Compaoré. "La victoire issue de l'insurrection populaire appartient au peuple, et par conséquent la gestion de la transition lui appartient légitimement et ne saurait être en aucun cas confisquée par l'armée", selon un communiqué.

Un rassemblement de l'opposition dimanche. L'opposition et la société civile burkinabè ont donc appelé samedi la population à un grand meeting sur la place de la Nation à Ouagadougou, dimanche à 8 heures du matin. La Place de la Nation, située dans le centre de Ouagadougou, a été le lieu de rassemblement privilégié cette semaine des manifestations populaires qui ont chassé du pouvoir le président Blaise Compaoré.

Un conseil de paix lundi. Même son de cloche du côté de l'Union africaine (UA) a appelé samedi à une transition "civile et consensuelle" au Burkina Faso, après la chute du président Blaise Compaoré, désormais réfugié en Côte d'Ivoire. La présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, "appelle les acteurs politiques et la société civile du Burkina Faso à travailler ensemble dans un esprit de consensus et de responsabilité pour convenir d'une transition civile et inclusive devant déboucher sur la tenue, aussi rapidement que possible, d'élections libres, régulières et transparentes", indique l'UA dans un communiqué. L'organisation tiendra un conseil de paix et de sécurité lundi pour examiner la situation dans le pays.