Bruno Le Maire agace Nicolas Sarkozy

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Caroline Roux et Louis Hausalter , modifié à
LES SECRETS POLITIQUES - Les proches de l'ex-président taxent d'ingratitude son ancien ministre, candidat à la présidence de l'UMP.

Invité dimanche soir du JT de France 2, où il a confirmé sa candidature à la présidence de l'UMP, Nicolas Sarkozy a martelé sa volonté de "rassembler" sa famille politique. Officiellement, donc, l'ancien président n'a que des amis à droite. Il a même tendu la main à François Fillon et Alain Juppé. Mais en coulisses, un troisième rival agace les proches de Nicolas Sarkozy : il s'agit de Bruno Le Maire, lui aussi candidat à la tête de l'UMP, qui sera invité lundi du journal de 20 heures de TF1.

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"Ingratitude". Il y a d'ailleurs un signe qui ne trompe pas : le nom de Bruno Le Maire déboule spontanément dans la conversation avec les lieutenants de Nicolas Sarkozy. L’entourage de l’ex-président cible "l’ingratitude" de celui qui a été son ministre. "Bruno devrait expliquer qu’il se range derrière Nicolas Sarkozy, car ils partagent ensemble cette idée d’un renouveau des pratiques politiques", affirme même un proche.

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© @Solere92

Dans le camp du député de l’Eure, cette pression est perceptible. Lui-même raconte que la petite trentaine de députés qui le soutiennent sont victimes de pressions de la part des sarkozystes historiques. "Faux", répond l’un des plus proches de Nicolas Sarkozy, qui assure au contraire que certains soutiens de Le Maire cherchent le moyen de le lâcher.

Sarkozy veut un sacre. Certes, Nicolas Sarkozy, fort d'une très large avance dans les sondages auprès des sympathisants UMP,  ne se sent pas menacé par Bruno Le Maire. Mais il ne peut pas se permettre un score moyen à la présidence de l’UMP. Pour lui, il faut que ce soir un sacre. Et dans cette optique, son ancien ministre pourrait être une épine dans son pied.

Quant à Bruno Le Maire, a-t-il une carte à jouer en s'opposant ainsi à l'ancien chef de l'Etat ? Sa candidature lui permettrait de rallier à lui les rivaux de Nicolas Sarkozy, pas pour la présidence de l'UMP, mais pour l'élection présidentielle de 2017. Mais officiellement, l'ancien ministre de l'Agriculture refuse de jouer sur ce levier. Ainsi, quand on lui demande si les amis de François Fillon ou d’Alain Juppé lui donnent un coup de main, il assure qu’il ne devra son score qu’à lui-même, et qu’il mènera cette campagne jusqu’au bout.

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