Bourdouleix n'en est pas à son premier dérapage

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En 2010, la Ligue des droits de l'Homme avait déjà porté plainte contre le maire de Cholet.

La phrase. "On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits ! Je suis prêt à prendre un camion plein de m... pour le déverser au milieu de leurs caravanes !" La phrase est signée de Gilles Bourdouleix, au coeur d'une polémique après avoir évoqué le génocide des tziganes par Hitler devant des gens du voyage dimanche soir. Mais ces propos polémiques du député-maire de Cholet remontent à 2010. Un dérapage qui lui avait valu à l'époque d'être visé par une plainte de la Ligue des droits de l'Homme.

Gilles Bourdouleix avait tenu ces propos début septembre 2010 lors d'une réunion de quartier, rappelle la Gauche alternative choletaise sur son site. Selon l'opposition, le maire "réagissait aux propos d'un habitant, excédé que des gens du voyage viennent, selon lui, 'faire leurs besoins' devant les habitations".

"Un camion plein de m..." "On a la trouille de ces gens-là, ils ont tous les droits ! Je suis prêt à prendre un camion plein de m... pour le déverser au milieu de leurs caravanes !", avait alors déclaré Gilles Bourdouleix. "Ces gens-là, c'est beaucoup d'emmerdes. S'ils choisissent de vivre comme ça, en caravanes, et qu'on fait un effort pour les accueillir, au moins qu'ils aient un peu de respect." Le maire de Cholet avait maintenu ses propos quelques jours plus tard lors d'un conseil municipal. La Ligue des droits de l'Homme avait donc porté plainte contre lui pour "provocation à la haine raciale et à la violence".

Pas de généralisation. Déjà à l'époque, Gilles Bourdouleix s'était défendu en assurant que le quotidien Ouest France avait déformé ses propos. "Les riverains proches de ce terrain se sont plaints car il y a eu des excréments devant leurs habitations. J'ai seulement répondu à l'assistance que la prochaine fois que ce groupe de gens du voyage viendrait, je ne pense pas qu'ils seraient contents si on leur déversait un camion d'excréments au milieu de leur caravane", avait-il expliqué au Post, affirmant ne pas parler "des gens du voyage en général" mais d'un groupe en particulier "que nous connaissons".

"Tentative d'assassinat". En 2012, le maire de Cholet avait encore eu maille à partir avec des gens du voyage, directement cette fois. Gilles Bourdouleix avait tenté d'interdire à plusieurs membres de cette communauté l'accès à l'aire d'accueil de sa commune, avec l'aide des forces de l'ordre. Puis celles-ci avaient été rappelées "sur ordre du préfet", selon l'élu. Gilles Bourdouleix avait ensuite affirmé avoir été menacé de mort par des gens du voyage. Il avait donc porté plainte contre X pour "tentative de meurtre", contre le préfet pour "mise en danger de la vie d'autrui" mais aussi contre Manuel Valls, ministre de l’intérieur, "pour mise en danger de la vie d’autrui en raison du peu d’effectif de police".

Des alliances très à droite. Président du Centre national des indépendants et paysans depuis 2009, Gilles Bourdouleix a multiplié les alliances avec des partis à la droite de l'UMP, comme Debout la République, de Nicolas Dupont-Aignan, pour les élections régionales de 2010. Aux élections législatives de 2012, le CNIP avait également présenté des listes communes avec le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers.

Ses adversaires pas surpris. Pour Gildas Guguen, le chef de l'opposition socialiste, ce n'est pas la première fois que Gilles Bourdouleix dérape. "Il y a déjà eu, au sujet des gens du voyage, des propos types : 'je vais aller déverser de la merde dans leur caravane à ces gens-là'. Tout un tas de dérapages verbaux très durs, qui sont la marque de fabrique du bonhomme. Il balance des choses complètements folles, comme ça. Et parfois, il sent que ça tourne mal et il ne sait plus comment s'en sortir", constate le socialiste au micro d'Europe 1.