Boubakeur pas reçu à l'Elysée : la mosquée de Paris annonce son retrait du CFCM

La grande mosquée de Paris dénonce une "injuste et inexplicable mise à l'écart" (photo d'archives).
La grande mosquée de Paris dénonce une "injuste et inexplicable mise à l'écart" (photo d'archives). © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
D'autres représentants du culte musulman ont été préférés au recteur de la grande mosquée pour la traditionnelle cérémonie d'échange de vœux, présidée par Emmanuel Macron. 

La grande mosquée de Paris (GMP), mécontente de constater que son recteur, Dalil Boubakeur, n'a pas été invité aux vœux qu'Emmanuel Macron doit présenter jeudi aux autorités religieuses, a annoncé mercredi son retrait du Conseil français du culte musulman (CFCM).

Deux représentants par culte. Le président de la République doit accueillir jeudi matin, pour une cérémonie traditionnelle d'échange de vœux, les responsables des cultes, déjà reçus longuement le 21 décembre à l'Elysée. Chaque culte étant représenté par deux personnes, le CFCM, l'interlocuteur musulman officiel de l'Etat, le sera par son président en exercice depuis juillet Ahmet Ogras (proche de la Turquie) et le prédécesseur de celui-ci, Anouar Kbibech (de sensibilité marocaine). Généralement convié sous les ors de l'Elysée, le recteur de la GMP (liée à l'Algérie) depuis plus d'un quart de siècle, Dalil Boubakeur, 77 ans, ne le sera pas cette fois.

"Injuste et inexplicable mise à l'écart". "Il est surprenant que l'institution religieuse musulmane la plus emblématique de France, fruit d'une loi d'État pour manifester la reconnaissance de la Nation aux milliers de soldats musulmans morts pour la France durant la Première Guerre mondiale, soit ainsi marginalisée voire ostracisée", assène le responsable de la GMP. "Prenant acte de cette injuste et inexplicable mise à l'écart, la grande mosquée de Paris décide de se retirer de toutes les instances du CFCM et de ne plus participer à toute initiative émanant des pouvoirs publics sur l'organisation du culte musulman", poursuit-il dans un communiqué.

Coutumier des sorties fracassantes. Le recteur Boubakeur, qui s'estime marginalisé depuis qu'il a laissé les commandes du CFCM en 2015, est coutumier de ces sorties fracassantes, généralement suivies de retours plus discrets. Fin janvier 2017, il avait exprimé son refus de participer au nouveau chantier de "l'islam de France", articulé sur une fondation culturelle, aujourd'hui active sous la présidence de Jean-Pierre Chevènement, et une association cultuelle de financement, toujours au point mort.