Bilan du quinquennat Hollande : la Fondation Jean-Jaurès pointe un "défaut d'autorité"

Les auteurs de cette publication n'hésitent pas à montrer du doigt les responsabilités de François Hollande qui ne s'est pas représenté en 2017 et dont le mandat s'est achevé par un "désastre politique".
Les auteurs de cette publication n'hésitent pas à montrer du doigt les responsabilités de François Hollande qui ne s'est pas représenté en 2017 et dont le mandat s'est achevé par un "désastre politique". © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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avec AFP , modifié à
La fondation politique proche du PS porte, dans un "Inventaire" long de 300 pages publié vendredi, un regard parfois sévère sur le quinquennat précédent. 

La Fondation Jean-Jaurès publie jeudi son "Inventaire" du quinquennat de François Hollande, où elle pointe notamment un "défaut d'autorité" de l'ex-président, et un "manque de lisibilité" de l'action conduite.

Huit mois de travail, 70 contributeurs. Cette publication est l'aboutissement d'un travail de huit mois, auquel ont contribué près de 70 hommes et femmes, et de deux réunions publiques, dont une avec l'ex-président socialiste lui-même, autour de son livre "Les leçons du pouvoir". Au fil de ses 300 pages, le bilan dressé par ce cercle de réflexion proche du PS pose un "regard nuancé" sur le quinquennat, soulignant notamment à propos de la politique économique conduite que "le bilan d'ensemble est bien celui d'un redressement entre 2012 et 2017".

"Désastre politique". Mais les auteurs n'hésitent pas à montrer du doigt les responsabilités de François Hollande qui ne s'est pas représenté en 2017 et dont le mandat s'est achevé par un "désastre politique". L’ancien président "n'a trop souvent pas pu, ou plus sûrement pas voulu, imposer des choix, voire indiquer ses choix. Et ce défaut d'autorité s'est vérifié dans ses relations avec son Premier ministre -notamment Manuel Valls-, avec les groupes parlementaires de la majorité, avec le Parti socialiste", écrit le directeur général Gilles Finchelstein.

"Il s'est tiré une balle dans le pied". L'action conduite a par ailleurs "souffert d'une manque de lisibilité" en l'absence d'un "récit du quinquennat". "Pendant que ses Premiers ministres tentent de prendre de la hauteur, le président reste, lui, dans son rôle de bricoleur de politiques publiques", déplore dans sa synthèse un des auteurs, Mathieu Souquière. Au plus fort de la crise des migrants, il n'a "pas tenu de 'discours clair' (...)", "préférant une 'posture ambiguë'", regrettent les auteurs, citant anonymement un des intervenants interrogés. Même manque de lisibilité sur l'Europe, selon eux. "En pensant que moins il exprimerait sa vision, plus il préserverait sa liberté d'agir, il s'est tiré une balle dans le pied".

le "choix baroque" d'une présidence "normale". Sur le plan de la gouvernance, François Hollande a eu le tort de faire le "choix baroque" de "placer son mandat sous le signe d'une présidence 'normale'". Avoir proposé la déchéance de nationalité pour les binationaux nés Français était une "erreur indélébile". En "épousant une idée du camp politique adverse", il a "perdu toute crédibilité et a fait douter une partie de la gauche de la sincérité de ses convictions".