Après l'ex-comptable, c'est, cette fois, au tour de l'ancien chauffeur de Liliane Bettencourt de mettre en cause indirectement Nicolas Sarkozy. Dans un entretien publié lundi par Mediapart, Dominique Gautier assure qu'une employée lui a parlé d'une demande d'argent de Nicolas Sarkozy à la milliardaire en 2007.
Une confidence de l'ancienne gouvernante
Cette confidence, l'ancien chauffeur explique l'avoir recueillie fin 2006 ou début 2007 de Nicole Berger, ancienne gouvernante aujourd'hui décédée. "Lors d'une conversation téléphonique, (...) elle m'a dit que monsieur Sarkozy était venu chercher de l'argent chez monsieur et madame Bettencourt (...) C'était juste en pleine campagne électorale", précise Dominique Gautier.
Le chauffeur assure penser que Nicole Berger tenait ses informations directement de Liliane ou André Bettencourt, décédé fin 2007 : "Pour qu'elle me dise que monsieur Sarkozy était venu certainement pour demander une aide, c'est que quelqu'un lui a dit, mais pas dans le personnel, plutôt monsieur ou madame".
Claire Thibout l'avait déjà mis en cause
L'entourage de Nicolas Sarkozy avait contesté formellement de précédentes affirmations allant dans le même sens, provenant de l'ancienne comptable des Bettencourt Claire Thibout. Mediapart avait, en effet, publié au printemps des propos imputés à cette dernière évoquant des remises d'espèces à Nicolas Sarkozy.
Interrogée par les policiers, Claire Thibout est revenue sur ces accusations mais a maintenu que les Bettencourt remettaient de l'argent en liquide à des hommes politiques. Elle a assuré qu'il était "possible" que Nicolas Sarkozy ait fait partie des visiteurs.
"Quand on voit à quelle sauce est mangée Mme Thibout"
Plusieurs autres employés de la maison Bettencourt ont également expliqué à la police que des enveloppes de billets étaient distribuées par les Bettencourt à des hommes politiques, sans citer de noms.
A noter que Dominique Gautier admet dans son entretien avec Mediapart qu'il n'a rien dit sur Nicolas Sarkozy aux policiers, qui l'ont déjà interrogé. Pour quelle raison ? Parce qu'il craignait de subir des interrogatoires à répétition, insiste-t-il avant d'ajouter : "Quand on voit à quelle sauce est mangée Mme Thibout maintenant, j'ai pas envie de passer par là. J'ai pas envie d'être reconvoqué à la brigade financière pour dire des choses qu'on m'a dites mais que je n'ai pas pu vérifier".