Besson justifie les arrestations de migrants à Calais

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Près de 180 migrants ont été interpellés mardi matin dans les environs de Calais, point de passage vers la Grande-Bretagne. Selon la préfecture, il s'agissait de "démanteler des filières". Certaines associations parlent elles de "nettoyage" avant la venue prévue jeudi du ministre Eric Besson. Il a lui estimé que "force doit rester à la loi".

La préfecture du Pas-de-Calais a procédé à une importante opération d'interpellations de migrants dans la nuit de lundi à mardi, puis au petit matin. Près de 300 policiers et gendarmes ont été mobilisés. Ils ont procédé à l’arrestation de près de 180 personnes, d'abord sur des aires d'autoroute, puis dans un terrain vague baptisé "Jungle" où les clandestins sont nombreux à s'installer provisoirement. Les migrants arrêtés sont en majorité des Afghans qui ont été placés en garde à vue à Calais et dans les villes voisines.

"C'est vraiment pour démanteler les filières, c'est une opération de déstabilisation des filières, pour essayer de trouver des passeurs", a assuré un porte-parole de la préfecture. C'est une opération de "nettoyage de grande envergure" avant la venue d'Eric Besson,a répondu Sylvie Copyans, animatrice de Salam, une des associations qui vient en aide aux migrants. Le ministre de l’Immigrationest en effet attendu jeudi à Calais.

Eric Besson a lui justifié cette opération en affirmant : "La situation s'était détériorée à Calais. Il ne peut être dit que passeurs et trafiquants font la loi. Les valeurs de base ont été mises en doute, il fallait réaffirmer que force doit rester à la loi".

 

A Calais, affluent chaque semaine des centaines de migrants illégaux qui cherchent à passer en Grande-Bretagne. Depuis la fermeture du centre d’accueil de Sangatte en 2002, la situation sur place s’est encore durcie. En janvier dernier, lors d’une précédente visite, Eric Besson avait promis d’apporter des solutions concrètes et ce avant le 1er mai.

Pour le socialiste Harlem Désir, la vague d'interpellations de mardi est une "mise en scène médiatique déplorable". Il a mis en garde le gouvernement contre une politique de "stigmatisation permanente des étrangers".