Besson annonce la reconduite forcée de trois Afghans

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EXCLUSIF - Le ministre de l'Immigration a précisé mercredi que des reconduites auraient désormais lieu tous les mardis soirs.

"Oui, il y a eu un vol conjoint groupé avec les Britanniques qui a décollé vers minuit de Roissy et qui, à son bord, a embarqué trois Afghans, trois adultes de sexe masculin, et qui va les reconduire dans leur pays d’origine." Le ministre de l’Immigration Eric Besson a affirmé, mercredi sur Europe 1, qu’il y avait eu trois "reconduites forcées" de la France vers l’Afghanistan dans la nuit de mardi à mercredi.

Mardi, le gouvernement s’était refusé à confirmer l’existence de ce vol-charter vers l’Afghanistan. "Comme tous les mardis, un avion va partir de Londres mais il ne passera pas par la France" avait indiqué le député UMP des Yvelines Etienne Pinte.

Dans la soirée, environ 200 personnes s’étaient réunies à l'aéroport de Lille-Lesquin, où l'appareil était censé se poser, selon une rumeur insistante, pour charger seize clandestins et huit policiers. Le bruit a ensuite couru que le vol-charter ferait finalement une escale à l'aéroport de Roissy. C’est finalement là qu’ont été embarqués les trois Afghans.

"Il a failli y en avoir quatre et j’ai demandé à la dernière minute, parce que je voulais que toutes les précautions soient prises, qu’on ne reconduise pas un quatrième, parce que j’estimais que toutes les conditions n’étaient pas réunies", a poursuivi Eric Besson.

Les 27 Afghans, expulsés dans ce vol conjoint par la France et la Grande-Bretagne, sont arrivés mercredi à Kaboul, a confirmé un responsable du ministère des réfugiés à Kaboul.

Les trois Afghans renvoyés ont été arrêtés, l'un à Vintimille, un autre dans le Square Villemin à Paris, le dernier dans la "jungle" de Calais. Ils sont tous "originiares de la zone de Kaboul, où il n’y a pas de risque pour leur intégrité physique", a assuré Eric Besson, qui a expliqué qu'un fonctionnaire français était sur place depuis plusieurs semaines "pour préparer leur aide à la réinstallation. Lorsqu’ils vont arriver, ils iront dans un hôtel payé par la France, et ils auront un accompagnement individualisé et de l’argent pour se réinstaller."

Amené à expliquer s’il y aurait d’autres reconduites forcées programmées les mardis soir, le ministre a répondu par l’affirmative : "Le principe est arrêté. Mais il faut chaque fois vérifier que les conditions de retour sont possibles. On ne va pas stopper l’immigration clandestine, on va envoyer un signal. On s’en prend à la logique d’un trafic qui est odieux."

"La France est aujourd’hui la cible des passeurs", a estimé Eric Besson. "Elle est une sorte de repaire puisque nous n’avions pas reconduit d’Afghans depuis quelques mois alors que le Royaume-Uni, la Norvège, l’Allemagne, la Suède et les Pays-Bas, reconduisent en Afghanistan."

> Retrouvez ici l'interview d'Eric Besson en intégralité