Bernard Thibault prône la vigilance

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Nicolas Sarkozy continue ses consultations à l'Elysée. Il a reçu ce mardi Bernard Thibault, le numéro un de la CGT. Le président de la République propose plusieurs plusieurs chantiers aux partenaires sociaux, notamment sur le service minimum dans les transports. Un domaine sur lequel Bernard Thibault attendait des éclaircissements.

Bernard Thibault a souligné sa "vigilance" face aux projets de Nicolas Sarkozy sur le service minimum et les heures supplémentaires, tout en se refusant à des "procès d'intention" à l'orée de la négociation. Le secrétaire général de la CGT a été reçu durant 1h15 par le chef de l'Etat et le Premier ministre, François Fillon, dans le cadre des consultations avec les partenaires sociaux pilotées par l'Elysée. La loi-cadre sur le service minimum, préparée par le ministre du Travail Xavier Bertrand, a été au coeur des discussions. Ce texte en deux volets, dont Bernard Thibault a précisé qu'il pourrait être présenté en juillet, renverrait la prévention des conflits (la procédure "d'alarme sociale") à des négociations - soit au niveau des branches, soit au niveau des entreprises - et définirait des plans de trafic en cas de grève. Sur ce second point, la loi fixerait les conditions d'implication des autorités organisatrices des transports publics - c'est-à-dire les collectivités territoriales. "Voilà le cadre a priori du projet de loi, mais je le dis à l'issue de cet entretien, je pense que sur ce sujet nous devons maintenir toute notre attention et notre vigilance et nous serons particulièrement attentifs au contenu de la loi et à sa rédaction très précise", a déclaré Bernard Thibault. "Dès lors que le président de la République nous dit son intention de ne pas vouloir remettre en cause le droit de grève et qu'il n'y a aucune raison de lui faire des procès d'intention, on va essayer de le suivre", a-t-il ajouté. "Mais ce sont les textes qui vont nous permettre de vérifier dans les actes qu'ils sont bien conformes au dialogue", a-t-il prévenu, ajoutant un bémol aux commentaires plutôt positifs des organisations syndicales reçues vendredi dernier, notamment Force ouvrière. "Nous avons réinsisté sur notre attachement aux conditions d'exercice du droit de grève telles qu'elles sont régies par les textes actuels et nous avons dit que nous n'accepterions pas une révision dans ces domaines. L'avenir nous dira si nous allons vers une compréhension ou une incompréhension sur ce sujet", a insisté le secrétaire général de la CGT. S'agissant de la détaxation des heures supplémentaires, autre réforme emblématique pour Nicolas Sarkozy, une concertation devrait s'ouvrir "dans les tout prochains" jours avec le ministre de l'Economie Jean-Louis Borloo, qui supervisera le dossier, a expliqué Bernard Thibault. Là encore, la CGT "attend de voir" avec la crainte d'"effets très pervers pour l'emploi" en contradiction avec le slogan électoral de Nicolas Sarkozy : "travailler plus pour gagner plus". "Nous pensons a priori que beaucoup des salariés qui ont cru comprendre qu'ils allaient pouvoir lever la main pour faire des heures supplémentaires, parce qu'ils estiment pouvoir en faire - je pense notamment aux salariés qui sont à temps partiel ou qui ont des contrats qui ne leur permettent pas d'avoir un salaire décent à la fin du mois -, vont être déçus, car les heures supplémentaires sont à la discrétion de l'employeur", a commenté Bernard Thibault.Mardi soir, le Premier ministre François Fillon a annoncé à Nice que le Parlement voterait "au mois de juillet" une "loi cadre sur le service minimum et en particulier dans les transports".