Berger : la CFDT veut "un comportement plus responsable sur les contrats courts"

laurent berger
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Alors que s’ouvrent à partir de jeudi les négociations sur l’assurance chômage, le secrétaire général de la CFDT veut contraindre les entreprises à moins utiliser les contrats courts. 
INTERVIEW

Jeudi marque le coup d’envoi des négociations sur la réforme de l’assurance chômage voulue par le gouvernement. Les partenaires sociaux ont rendez-vous jeudi au siège du Medef pour discuter sur la base de la feuille de route présentée par le gouvernement. Si les discussions risquent de porter sur le contrôle des chômeurs ou l’indemnisation de certains démissionnaires, la CFDT a une autre priorité : "obtenir un comportement des entreprises plus responsable sur l’utilisation des contrats courts", a expliqué mardi Laurent Berger, secrétaire général du syndicat, jeudi dans la Matinale.

"Le patronat a une forme de contrainte". Et pour cela, le syndicaliste a une solution. "La CFDT propose la cotisation patronale dégressive, soit une cotisation élevée les premiers mois et qui baisse au fur et à mesure que le contrat s’allonge", a développé Laurent Berger. "Le patronat n’en a jamais voulu, mais aujourd’hui il a une forme de contrainte, parce qu’il a entendu le gouvernement parler de bonus-malus." Le gouvernement réfléchit en effet à pénaliser les entreprises qui utilisent trop de contrats courts. La CFDT préfère sa solution, qui aboutit à un coût du travail constant. "C’est un système qui intéresse les entreprises vertueuses et inquiètent les entreprises qui abusent des contrats courts", assure Laurent Berger. 

"L’assurance chômage a structuré le comportement des entreprises". Pour le syndicaliste, le problème est profond. "L’assurance chômage a structuré le comportement des entreprises. Comme il y a la prise en charge de ce qu’on appelle la 'permittence', les entreprises se sont habituées et ne cherchent pas d’autres formes d’organisation du travail qui permettraient de garder les salariés plus longtemps et de faire des contrats plus longs", a regretté Laurent Berger. "Nous ne voulons pas punir des secteurs qui auraient besoin de contrats courts, mais responsabiliser. On constate des salariés qui sont embauchés une semaine, qui sont remerciés pendant une semaine, et qui reviennent pour une semaine. Il y a sans doute d’autres manières de faire".