Benoît Hamon et le casting (très) incomplet de son investiture

© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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Le vainqueur de la primaire lancera officiellement sa campagne, dimanche, à la Mutualité à Paris. Mais plusieurs poids lourds vont sécher.

Depuis une semaine, tout réussit (ou presque) à Benoît Hamon. Vainqueur de la primaire de la gauche, main tendue de Yannick Jadot et sondage à la fête (ou presque). Dimanche, « p’tit Ben » sera d’ailleurs investi officiellement candidat du Parti socialiste à la présidentielle, à la Mutualité à Paris. Son grand moment. Mais pour ce grand raout informel, il comptera pourtant les poids lourds de la gauche sur les doigts de sa main.

En 2011, le précédent vainqueur de cette primaire, François Hollande, avait, lui, été soutenu par des milliers de militants et, surtout, tous ses concurrents de la primaire - Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet - étaient présents à la Halle Freyssinet pour la photo. Un atout de poids en vue du rassemblement de la famille, dont devra se passer Benoît Hamon.

Manuel Valls a fait savoir qu’il était "en vacances". Parmi les candidats de 2017, seuls deux seront présents : Arnaud Montebourg Vincent Peillon. Les autres ? Manuel Valls a fait savoir qu’il était "en vacances", Jean-Luc Bennahmias et Sylvia Pinel se doivent de passer du temps avec leur famille et François de Rugy affirme "ne pas avoir été invité, c'est une convention interne du PS", raconte Le Parisien. Défense d’en rire.

Après avoir été reçu par François Hollande en tout début de semaine, Benoît Hamon peut-il, au moins, compter sur un soutien des poids lourds du gouvernement ? Que nenni ! Le Premier ministre Bernard Cazeneuve – qui l’a publiquement averti que la gauche "ne réussira pas sans assumer le bilan du quinquennat de François Hollande" – sera absent. Bruno Le Roux (Interieur), Michel Sapin (Economie), Stéphane Le Foll (Agriculture), Jean-Marc Ayrault (Affaires étrangères), François Rebsamen (Développement) et Claude Bartolone, le président de l'Assemblée nationale, aussi.

Quant à Ségolène Royal (Environnement), elle ne voit carrément "pas l'utilité" pour Benoît Hamon qu'elle assiste à "sa" convention d'investiture : "C'est l'investiture interne au parti. Je n'en sens pas l'utilité pour lui. Je le lui ai dit d'ailleurs en le félicitant pour sa désignation".

Heureusement, Taubira sera là. Tout n’est pas tout noir pour l’ancien frondeur – qui ne doit pas être si surpris de voir que ceux qu’il a combattus hier ne le soutiennent pas aujourd’hui. La maire de Paris Anne Hidalgo et l'ex ministre de la Justice Christiane Taubira, deux femmes qui comptent à gauche, seront à ses côtés. La maire de Paris ouvrira même les débats, dimanche matin à la Mutualité, puis l'ex garde des Sceaux fermera la marche. Avant la prise de parole de Benoit Hamon. Un discours d’une heure, pour lancer officiellement sa campagne. Et convaincre les sceptiques de son camp, aussi.