Quelque 150 personnes, dont de nombreux parents d'élèves et des enfants, ont participé lundi à un pique-nique républicain de protestation contre la suppression par la mairie FN de Beaucaire des repas sans porc à la cantine scolaire, ont indiqué les organisateurs. "Il y a eu une bonne mobilisation pour un lundi midi", a estimé Anne Moiroud, mère d'élève à l'origine de cette initiative. "Nous étions environ 150", a précisé Anne Moiroud qui a également annoncé le lancement d'une pétition pour protester contre la décision de la mairie FN de servir du porc le lundi sans repas de substitution pour les élèves qui n'en mangent pas pour des raisons religieuses ou sont végétariens.
Le maire FN assure qu'il "ne cédera pas". Au cours du pique-nique, le maire FN Julien Sanchez a fait livrer des galettes des Rois accompagnées d'une lettre dans laquelle il dénonce notamment "l'intrusion et l'acceptation d'une revendication guidée par un interdit religieux à l'école" et assure qu'il ne cédera pas "malgré les menaces des extrémistes".
En place depuis le 8 janvier. La municipalité dirigée depuis 2014 par Julien Sanchez avait annoncé dans le journal municipal de décembre, dans un entrefilet : "Les repas de substitution, repas anti-républicains, en place depuis la municipalité (Jacques) Bourbousson (le prédécesseur DVD de M. Sanchez ndlr) seront supprimés à Beaucaire au 1er janvier 2018". Cette mesure, qui concerne notamment des élèves musulmans, a été mise en place à partir du lundi 8 janvier. Quelque 150 élèves demi-pensionnaires sur 600 bénéficiaient de ces repas de substitution à Beaucaire.
Une polémique identique en 2015. En 2015, le maire LR de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) Gilles Platret avait déjà créé la polémique en supprimant le menu de substitution au porc dans les cantines scolaires de la commune. Le tribunal administratif de Dijon avait censuré cette décision fin août 2017, estimant que la municipalité "n'avait pas accordé, au sens de la convention internationale relative aux droits de l'enfant, une attention primordiale à l'intérêt des enfants". Le maire a fait appel devant la cour administrative d'appel de Lyon.