Béatrice Gurrey : Chirac "aurait aimé être présent à l'hommage" aux victimes des attentats

Jacques chirac se trouve à l'hôpital pour un bilan de santé.
Jacques chirac se trouve à l'hôpital pour un bilan de santé. © PATRICK KOVARIK / POOL / AFP
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La journaliste, auteure d'un livre sur la famille Chirac, évoque l'état de santé de l'ancien président de la République.

Jacques Chirac est hospitalisé depuis mercredi. Selon sa fille Claude, il n’y a "aucune inquiétude" à avoir : il s’agit seulement de "faire un contrôle général de son état de santé" et l’ancien président de la République "devrait rester à l'hôpital pendant quelques jours, voire une petite semaine". Une évolution qui, même si elle n'est pas grave, a fait beaucoup parler.

2005, le crépuscule. Il y a un fort attachement pour celui qui a marqué la vie politique française pendant des décennies, rappelle Béatrice Gurrey, grand reporter au Monde et auteure de Chirac, les secrets du clan : "ça tient à sa personnalité, à ce que les Français ont senti de lui. Ce côté très humain, très chaleureux, spontané, ce côté fauve de la politique". Le santé de Jacques Chirac a commencé à décliner le 2 septembre 2005, jour de son AVC (accident vasculaire-cérébral). Le début du "crépuscule" pour le Corrézien. "C’est le moment où les Français comprennent que Chirac ne se représentera pas. Il a fait deux mandats. Il a une très longue carrière, il a commencé en 1967, et c’est le moment où les Français se disent 'il a une faiblesse'".

Soutiens à Hollande et à Juppé. Après avoir quitté l’Elysée en 2007, Jacques Chirac ne s’exprimera plus publiquement, à deux exceptions près. Deux déclarations en forme de règlement de comptes avec son meilleur ennemi, Nicolas Sarkozy. "Je peux dire que je voterai Hollande", s’exclame en 2011 l’ancien chef de l’Etat à propos de la présidentielle de 2012. Puis, en 2014, il affirme son soutien à Alain Juppé en vue de la présidentielle de 2017 : "j’ai toujours su qu’Alain Juppé serait au rendez-vous de son destin et de celui de la France".

Anosognosie. Aujourd’hui, l’ancien président de la République souffre de troubles de la mémoire et d’anosognosie, un trouble qui l’empêche de se rendre compte de sa situation. Pour Béatrice Gurrey, il s’intéresse toujours aux grands événements de la vie du pays et aurait aimé être présent à l’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre aux Invalides, si son état le lui avait permis.