Bayrou sur #BalanceTonPorc : "ce sentiment avait besoin de se faire entendre"

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M.B. , modifié à
L'ancien ministre de la Justice a estimé dimanche sur Europe 1 que la libération de la parole des femmes victimes de violences sexuelles est "un événement de première importance pour toute la société occidentale". 
INTERVIEW

"C'est un événement de première importance pour toute la société occidentale, emportée par cette vague contenue depuis si longtemps." Interrogé sur la libération de la parole des femmes victimes de harcèlement, d'agressions sexuelles et de viol, François Bayrou a salué le mouvement amorcé, notamment sur les réseaux sociaux avec les hashtags #metoo et #BalanceTonPorc. "La force, le nombre de celles qui, avec ces messages, s'expriment, montre à quel point c'était emprisonné et à quel point ce sentiment avait besoin de se faire entendre", a-t-il déclaré dans le Grand Rendez-Vous d'Europe 1 avec Les Echos et CNews.

"Indigne, épouvantable". Lui explique ne "pas supporter ce genre de comportements". "Je trouve que le fait de regarder une femme comme si elle était uniquement un corps ou de la chair, c'est indigne, épouvantable." Pourtant, en plus de trente ans de vie politique, François Bayrou assure n'avoir jamais été témoin de gestes ou paroles déplacés. Notamment, il "ne sait rien" des accusations qui pèsent sur le député Jean Lassalle, accusé d'agression sexuelle par une ancienne collaboratrice parlementaire. Si tel avait été le cas, "j'aurais fait ce qu'il fallait", a-t-il déclaré. "Je serais allé voir la personne en question et il aurait entendu parler du pays." L'éphémère ministre de la Justice a par ailleurs indiqué avoir "commencé à préparer un texte sur la prescription, pour les viols notamment".  

Eduquer les garçons. Mais celui qui a aussi été ministre de l'Éducation nationale a aussi souligné l'importance d'impliquer les hommes pour que les choses changent. "Je suis favorable à ce que les hommes s'en mêlent. On fait comme si c'était uniquement un problème où l'expression des femmes est en jeu. Mais l'éducation des garçons, c'est là que ça se joue." Pour lui, "c'est aussi dans l'attitude, la solidarité des hommes entre eux, dans le regard qui n'a jamais à être ce manquement au respect des femmes" que se nichent les problèmes de violences à l'égard des femmes.