Bayrou : "Sarkozy fait de la communication"

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Fabienne Cosnay , modifié à
Le président du MoDem a déploré, lundi, sur Europe 1, le discours du président sur la sécurité.

"Il s'agit de créer une polémique parce que la polémique est le meilleur moyen de faire de la communication, de ressouder ce qu'on croit être son camp autour de soi quand les sondages fléchissent". Voila comment le président du MoDem François Bayrou analyse le tour de vis sécuritaire pris par Nicolas Sarkozy, vendredi.

"Des sujets dangereux pour la France"

Invité d'Europe 1 lundi matin, le député des Pyrénées-Atlantiques a déploré que "cette polémique soit faite sur des sujets dangereux pour la France". "Autant il est légitime et nécessaire d'avoir une démarche intransigeante en matière de sécurité, autant essayer de tracer un signe égal entre immigration et délinquance, entre immigration et sécurité, c'est rendre un très mauvais service à la France" a estimé François Bayrou.

Pour lui, l'Etat doit reconquérir au plus vite certains quartiers sensibles devenus des "zones de non droit". Dans ces quartiers, il faut des moyens nécessaires pour la police et la gendarmerie et une politique différente en matière de sécurité. "On a enlevé l'Etat dans ces quartiers et il faut l'y remettre" a indiqué le président du MoDem, sans préciser s'il était ou non pour un retour de la police de proximité.

Les incohérences du président

François Bayrou s'est aussi interrogé sur la cohérence des annonces du président, notamment celle de supprimer la nationalité française pour certains criminels d'origine étrangère. "Je vous rappelle que c'est lui qui a supprimé la double peine", a relevé le président du MoDem, avant d'ajouter : "à supposer qu'il y ait des gens à qui on va enlever leur nationalité ce qui constitutionnellement ne me paraît pas possible (...) ça veut dire qu'on les expulserait, ça signifie donc que la double peine (...) elle serait rétablie au lieu d'être supprimée".

Unis contre la réforme des retraites ?

Le président du MoDem a également estimé que la France avait besoin "d'autres propositions politiques". "Je suis ouvert pour que d'autres formations politiques se fédèrent en France", a conclut François Bayrou, laissant entendre qu'il pourrait créer un groupe à l'Assemblée nationale contre la réforme des retraites avec les villepinistes et Nicolas Dupont-Aignan.