Bayrou agace les Républicains mais ravit les habitants de Pau

© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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Sandrine Prioul et William Galibert, édité par R.Da.
Le président du MoDem a choisi de tendre la main à Emmanuel Macron, une décision saluées par ses administrés mais raillée dans les rangs de François Fillon.

Un soutien qui agace. Dans les rangs des Républicains, le ralliement à Emmanuel Macron de François Bayrou, qui avait soutenu Alain Juppé pendant la primaire de la droite et du centre, fait grincer des dents. En effet, la prise de position du maire de Pau est susceptible de grappiller quelques voix à François Fillon en faveur du fondateur d’En Marche ! "C’est ce que l’on appelle l’alliance ‘Macrou’", veut ironiser Jérôme Chartier, l’un des fidèles du candidat de la droite. "On va avoir affaire à un Macrou avec deux girouettes dans une goélette. Ça va être un peu compliqué".

Emmanuel Macron, héritier de François Hollande. "Du côté de Macron, pour un homme qui disait qu’il ne ferait pas d’alliances d’appareil, c’est quand même un revirement notable", souligne pour sa part Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour les cadres du parti, le choix de François Bayrou n’est pas celui de l’alternance. "C’est la deuxième fois que François Bayrou vote pour François Hollande", estime Thierry Solère. "Il l’avait fait en 2012, en le soutenant très clairement à l’occasion du second tour, il le fait aujourd’hui en soutenant l’héritier de François Hollande qu’est Emmanuel Macron".

"Fidèle au Béarn". À l’inverse, à Pau, sur les terres de François Bayrou, où Europe 1 s’est porté à la rencontre des Palois, c’est le soulagement qui domine : l’enfant du pays va rester aux côtés de ses administrés. "Ça va se terminer comme il faut. Il restera tranquille ici, fidèle au Béarn. Il avait dit : ‘Quand je serai maire, je n’irai jamais à Paris. Il avait déjà changé d’avis", commente Paul, un électeur. "Il n’a jamais réussi à percer, il vaut mieux qu’il fasse une alliance avec un candidat. C’est ce que j’espérais, pour lui, et pour nous", renchérit un autre habitant qui se rangera derrière Emmanuel Macron, comme l’édile.

Limiter les candidatures. "C’est intelligent de ne pas y aller. Il y a assez de choix comme ça. Il n’aurait pas été plus loin, il le sait", ajoute un troisième, pour qui ce ralliement va permettre d’éviter la dispersion des voix dans une élection décidément imprévisible. Mais lui, confie néanmoins que c’est un bulletin blanc qu’il glissera dans l’urne.