Baylet, l’invité de l’ombre

Jean-Michel Baylet sera du voyage à La Rochelle. Mais le président du PRG ne prendra pas la parole.
Jean-Michel Baylet sera du voyage à La Rochelle. Mais le président du PRG ne prendra pas la parole. © MAXPPP
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Le leader du PRG sera certes à La Rochelle pour l’université d’été du PS. Mais sans voix au chapitre.

Ce n’est a priori pas à La Rochelle que Jean-Michel Baylet entamera une spectaculaire remontée dans les sondages. Le président du PRG, donné bon dernier des six candidats à la primaire socialiste notamment en raison d’un déficit évident de notoriété, sera certes bien du voyage dans la cité charentaise pour l’université d’été du PS, de vendredi à dimanche. L’ancien ministre déjeunera samedi avec Harlem Désir, premier secrétaire par intérim depuis la candidature de Martine Aubry. Mais à aucun moment il n’est prévu qu’il prenne publiquement la parole.

Car si les cinq autres candidats que sont Martine Aubry, François Hollande, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Manuel Valls, tous camarades socialistes, auront "leur" table ronde, Jean-Michel Baylet n’aura pas droit à cette faveur, malgré une requête dans ce sens. "Il a été considéré que l’université d’été socialiste était réservée aux socialistes. Dont acte", réagit, un brin amer, Guillaume Lacroix, porte-parole du président du PRG, joint par Europe1.fr. "La sixième table ronde aura donc lieu à Seignosse lors de l’université des radicaux de gauche." L’événement est prévu du 2 au 4 septembre dans la ville landaise.

"Rien d’autre qu’un problème de vision"

Côté socialiste, on assume cette relative mise à l’écart. "Jean-Michel Baylet est le bienvenu, il s’exprime comme il veut. Mais il n’est pas traité de la même façon en raison de son appartenance au PRG", confirme à Europe1.fr Emmanuel Maurel, secrétaire national PS aux universités d’été. "C’est avant tout la rentrée politique du PS et un lieu de formation pour les militants socialistes. On ne l’a pas conçu comme étant une sorte d’Acte I des primaires. Cela dit, je ne crois pas qu’il y ait de la frustration chez lui."

Certes. "Mais on est interrogatif sur l’esprit qu’on veut donner à ces primaires, qui doivent être ouvertes, citoyennes", rétorque Guillaume Lacroix. "Ce n’est rien d’autre qu’un problème de vision. Soit on considère qu’on a une vision étriquée et restrictive des primaires, soit on joue le jeu pleinement, et ce qui veut dire l’ouverture, le débat le plus large possible entre deux projets. Et ça aurait pu être l’égalité de traitement à La Rochelle."

Photo de famille

Pour autant, les deux parties se retrouvent sur l’idée que la campagne commencera avec les débats télévisés, dont le premier est fixé au 15 septembre. "On peut dire que le lancement officiel des primaires aura lieu à ce moment-là. Et Jean-Michel Baylet sera évidemment présent dans les débats entre candidats. C’est comme cela que ça avait été convenu au départ", assure le socialiste Emmanuel Maurel. "Ce qu’on voit maintenant, c’est que les trois débats télé sont basés sur l’équité de traitement", se félicite de son côté le radical Guillaume Lacroix. "Je considère qu’il faut maintenant rentrer largement dans ce temps de débat ouvert, et qui oppose six candidats, mais seulement deux visions et deux projets."

Et puis Jean-Michel Baylet ne fera pas le déplacement pour rien. Dimanche, les six candidats poseront en effet côte à côte pour une grande photo de famille destinée à démontrer la belle unité du parti. "On va dire que l’université d’été de La Rochelle sera le démarrage d’abord photographique de ces primaires", sourit Guillaume Lacroix. "Vivement un démarrage plus politique…"