Bartolone réveille les tensions au PS

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Gabriel Vedrenne (avec Yaëlle Goosz) , modifié à
Les réactions fusent après les propos du député sur une “entente“ entre Aubry et DSK.

Le PS semblait avoir retrouvé un brin de sérénité depuis cet été, affichant une unité qui lui faisait défaut jusque-là. Mais les propos du député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone, vendredi sur France Inter, ont ravivé les tensions au sein du parti.

Le socialiste a notamment assuré qu'il y aurait une "entente" entre Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn pour la candidature à la présidentielle de 2012, et estimé que la primaire socialiste pourrait ne servir qu’à "confirmer" le ou la postulante. Contacté par Europe 1, l'élu assume et le répète : "aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, il y en a deux qui sont plus avancés que tous les autres. Ces primaires, elles seront utiles pour donner de l'énergie, plus que pour les sélectionner, et ce sera peut-être pas un mal". Les réactions au sein du PS n’ont pas tardé.

"Tout à fait inopportuns et déplacés"

Le porte-parole de Ségolène Royal, Guillaume Garot, a ainsi jugé ces propos "tout à fait inopportuns et déplacés". Ce dernier a précisé que Martine Aubry et Ségolène Royal "s'étaient téléphoné" après les déclarations de Claude Bartolone.

"Si on laisse entendre que la primaire est un simulacre, que c'est bidon, alors c'est l'ensemble de la règle du jeu qui est faussée", a déploré le député du Doubs Pierrre Moscovici sur Europe 1.

"L'idée même de ‘primaires de confirmation’ relève de l'oxymore tant celle d'une entente préalable entre des candidats, visant à confirmer l'un des deux postulants, est contraire à l'esprit même des primaires telles qu'elles ont été réclamées, pensées et votées par les militants socialistes", a commenté le député-maire d'Evry Manuel Valls, qui demande une “clarification“.

Laurent Fabius fait "prévaloir l'unité"

"Les primaires vont permettre à plusieurs candidats d'être candidat mais il faudra faire prévaloir l'unité et je pense que parmi les grands candidats, ce serait mauvais qu'il y ait un affrontement", a nuancé Laurent Fabius. L’ancien Premier ministre a ajouté que faire "prévaloir l'unité" du PS lors des primaires ne signifie "pas du tout anticiper sur les résultats" de cette consultation.

Le secrétaire général de l'UMP, Xavier Bertrand, n’a pas manqué de réagir, déclarant que les propos de Claude Bartolone montraient que cette consultation des militants serait "soit truquée soit mort-née". "Elle ne sera donc qu'un simulacre", a-t-il ajouté.