Baroin : "Les résultats du premier tour ne sont pas satisfaisants… c'est une litote"

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Le sénateur-maire de Troyes a évoqué la possibilité d'une opposition réduite à une part "résiduelle" dans l'hémicycle.
INTERVIEW

La droite pourrait être à la veille d'une défaite historique sous la Cinquième République. Un mois après une présidentielle qui a vu le candidat Les Républicains, englué par les affaires, s'incliner aux portes du second tour, l'alliance LR-UDI-DVD a réalisé dimanche un maigre 21,56% au premier tour des législatives. "Combien resteront ? Ce sera le choix des Français. Un point de plus, un point de moins, ce sera un peu près 30 députés [sur les 80 à 132 sièges que peut compter glaner la droite dans l'hémicycle, ndlr]. Les résultats du premier tour ne sont évidemment pas satisfaisants… c'est une litote", a déploré au micro de la matinale d'Europe 1 François Baroin, choisi pour conduire la bataille des législatives des Républicains.

"Des phénomènes de vague ont toujours existé aux lendemains de présidentielles", veut néanmoins relativiser le sénateur-maire de Troyes. "En 1981, vous avez eu une vague avec un renouvellement et des personnalités qui ont dominé la vie politique pendant les dix années qui ont suivi. En 1993 – j'en faisais partie, j'étais le benjamin de l'Assemblée nationale, j'avais 27 ans -, on était 420, 430. Quatre ans plus tard, avec la dissolution, on a perdu le pouvoir. Tout cela va très vite, il faut relativiser", se souvient l'élu. 

La nécessité d'un "sursaut". "On finit autour de 22%, ce n'est évidemment pas un bon score. Mais quand je vois les autres partis qui sont effondrés, ça donne des possibilité de reconquérir par les 300 duels [qui comptent au second tour un candidat de la droite, ndlr]", veut croire François Baroin, qui appelle l'électorat de droite à se rendre massivement aux urnes. "S'il n'y a pas de sursaut, s'il n'y a pas de mobilisation de notre corps électoral, s'il n'y a pas de prise de conscience de l'importance d'avoir une opposition républicaine qui fera son travail, ça veut dire que les projections de dimanche seront avérées : vous aurez 450 députés En Marche!-MoDem, et vous aurez une opposition résiduelle qui fera ce qu'elle pourra et qui aura du mal à être entendue", avertit l'élu qui rappelle sa volonté de ne pas briguer la direction du parti à l'issue de cette élection.

Des troupes parties en ordre dispersé ? Alors que l'exécutif avait tendu la main à la droite pendant la campagne, le positionnement de certains candidats LR-UDI, se disant prêts à saisir cette occasion pour collaborer avec le gouvernement, a-t-il pu décevoir certains électeurs, fillonniste notamment ? "Peut-être que je suis le dernier en situation de rassembler toutes les sensibilités de la famille. Je ne dirai rien sur le positionnement des uns et des autres", répond François Baroin qui ajoute cependant : "Je ne fais pas mienne la phrase de Jules Renard : 'Je ne dis rien et je n'en pense pas plus'. J'en pense plus, et je ne le dirai pas!"