Baptiste Talbot : "On est en train de mettre gravement en cause les missions publiques"

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A.D , modifié à
La CGT fera front commun dans la rue avec les autres syndicats face aux réformes visant les fonctionnaires. Et s'inquiète de l'avenir des missions de service public.

Il sera dans la rue mardi avec tous les syndicats de la fonction publique - huit en tout - pour protester contre les mesures du gouvernement qui touchent les fonctionnaires. Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT Services publics était l'invité de Raphaëlle Duchemin dans Europe 1 Bonjour pour expliquer quelles sont leurs revendications. 

"Caractère inédit et grave". Le mouvement se dit unitaire. Il serait alors inédit. Dans les faits, la question est de savoir s'il réunira l'ensemble des personnels. "On ne peut jamais présager des faits", avance prudent Baptiste Talbot, "mais ce qui est sûr, c'est que les indicateurs qu'on a sont au vert", lui laissant penser que personnels de l'Education nationale et des collectivités territoriales, notamment, seront mobilisés. "Cela traduit le caractère inédit et grave de la situation actuelle."

Large cahier de doléances. Car le cahier de doléances est plein : les syndicats s'insurgent contre la suppression de 120.000 postes, le gel de leur rémunération, la réinstauration du jour de carence et la remise en cause de leur statut, entre autres. "Le gouvernement a fait le choix d'ouvrir beaucoup de sujets et d'être essentiellement dans la remise en cause des conditions dans lesquelles les personnels travaillent et des moyens qui sont consacrés au service public. On est en train de mettre gravement en cause la fonction publique, les missions publiques et les moyens dévolus aux agents pour assurer les missions de service public", s'insurge Baptiste Talbot.

Privatisation et abandon de missions ? Le syndicaliste détaille : "si on supprime 120.000 emplois, ça va dégrader la qualité du service public. Si plus de 5 millions de personnels ne sont pas bien payés et voient leur pouvoir d'achat rogné par l'inflation, c'est aussi un problème pour l'économie française." Baptiste Talbot tire aussi la sonnette d'alarme face à une situation qui pourrait selon lui devenir "pire" : "le gouvernement, sous couvert de réduction de la dépense publique, envisage clairement la privatisation, voire l'abandon des missions" de service public.