Avec les "gilets jaunes", l'exécutif en apnée toute la journée de samedi

Mécontents de la politique fiscale du gouvernement, les gilets jaunes se mobilisent partout en France, samedi.
Mécontents de la politique fiscale du gouvernement, les gilets jaunes se mobilisent partout en France, samedi. © VALERY HACHE / AFP
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Jean-Rémi Baudot, édité par Thibaud Le Meneec
Inédite et imprévisible, la manifestation des "gilets jaunes" inquiète l'Élysée, qui y voit le symbole d'un ras-le-bol plus global que la simple hausse du prix des carburants.

C'est une mobilisation sociale inédite et très difficile à cerner. Samedi, une partie des Français va participer à la journée de manifestation des "gilets jaunes" pour protester, entre autres, contre la hausse de la fiscalité écologique, source en partie de l'augmentation des prix du carburant. Toute la journée de samedi, l'exécutif va donc être un peu en apnée, en observation, de ce qui se passera sur les routes du pays.

 

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"Le risque, c'est que ça dérape". Officiellement, aucun dispositif particulier n'est mis en place à l'Élysée. "Nous serons juste attentifs au respect de l'ordre public", explique un proche du président. Comme toute manifestation, la situation sera suivie par le directeur de cabinet du chef de l'État, avec le ministère de l'Intérieur. "Le risque, c'est que ça dérape", craint un député macroniste.

Politiquement, tout le monde s'accorde dans l'exécutif pour expliquer que les "gilets jaunes" dépasseront la seule colère liée aux carburants. "C'est un mouvement protéiforme, il y aura aussi des revendications très locales", prévient un membre du cabinet présidentiel.

 

Les annonces n'ont pas calmé les Français. "On ne peut pas faire mine de découvrir que la France est fracturée", soupire un autre conseiller. Lucide, il poursuit : "Ce mouvement relève d'un sentiment d'abandon d'une partie de la population, mais ça ne date pas de l'élection d'Emmanuel Macron". L'exécutif est donc conscient que les annonces faites cette semaine par Édouard Philippe n'auront pas suffi à calmer les Français décidés à manifester samedi.