Audition de Benalla : il reste "encore des interrogations", affirme Philippe Bas

Philippe Bas s'interroge sur le permis de port d'armes dont disposait Alexandre Benalla.
Philippe Bas s'interroge sur le permis de port d'armes dont disposait Alexandre Benalla. © Europe 1 / AFP
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Thibaud Le Meneec , modifié à
Invité de Matthieu Belliard sur Europe 1, mercredi soir, le président LR de la commission d'enquête sur l'affaire Benalla récuse tout manquement à la déontologie et regrette qu'il reste encore des zones d'ombre sur le rôle de l'ancien chargé de mission à l'Élysée.
INTERVIEW

C'était un moment très attendu, deux mois après le déclenchement de l'affaire Benalla. Mercredi matin, Alexandre Benalla a répondu aux questions des sénateurs réunis en commission d'enquête. Devant les parlementaires, l'ancien chargé de mission de l'Élysée a tenu à répondre "avec précision" aux questions posées sur son rôle de la sécurité de la présidence. Mais pour le président de cette commission, le sénateur LR Philippe Bas, il reste "encore des interrogations", comme il l'a indiqué au micro Europe 1 de Matthieu Belliard, mercredi soir.

"Accents de sincérité". "Il s'est exprimé avec des accents de sincérité, en nous disant qu'il n'a jamais été garde du corps", a observé le sénateur de la Manche. "Mais quand on pose la question de ce permis de port d'arme, quand on évoque ces images où on le voit dans une position qui paraît caractéristique d'une action de protection rapprochée, on est obligé de se poser cette question."

 

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Autre zone d'ombre pas véritablement éclaircie après l'audition d'Alexandre Benalla, celle de son permis de port d'armes, qu'il affirme avoir demandé "à titre personnel". "D'autant qu'il nous a dit qu'il prenait ses armes à feu dans ses transports et qu'il pouvait la porter en présence du chef de l'État, aussi bien dans des déplacements privés que publics", s'est interrogé Philippe Bas. "On se demande : 'Mais qu'est-ce qu'il se passe dans la tête d'un collaborateur du président qui semble ne pas avoir besoin d'une arme et qui néanmoins a cette arme avec lui ?' Tout ceci doit encore être décanté."

Entendu sur europe1 :
En France on a un système qui n'est pas si mauvais. Mais s'il y a des interférences, ça peut dégrader l'efficacité de ce système

Bas veut "perfectionner la sécurité du chef de l'État". Content d'avoir mené les travaux de la commission d'enquête "avec sérieux, sérénité et de manière respectueuse", Philippe Bas a évacué les critiques sur la déontologie, formulées par La République en marche. "Au fond, ce qui nous intéresse, c'est la sécurité du président. Nous nous sommes dit : 'En France on a un système qui n'est pas si mauvais. Mais s'il y a des interférences, ça peut dégrader l'efficacité de ce système'. C'est tout l'objet de notre travail que de dire : perfectionnons la sécurité du chef de l'État (et) évitons qu'il puisse y avoir des risques de confusion provoquée par l'irruption de personnes étrangères à la police et à la gendarmerie dans le fonctionnement de cette protection."