Aubry : "une honte pour Fillon"

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Fabienne Cosnay , modifié à
"Si j’étais présidente, je lui aurais demandé de partir", a indiqué sur Europe 1 Martine Aubry.

Martine Aubry ne décolère pas contre François Fillon. "On a le droit de contester la position d’Eva Joly, on n’a pas le droit de contester son amour de la France et ses valeurs", a t-elle estimé dimanche au Grand Rendez-vous Europe1/Le Parisien-Aujourd'hui en France. La candidate à la primaire socialiste était interrogée sur les propos tenus par François Fillon à l’égard de la candidate Europe Ecologie-Les Verts. Eva Joly a provoqué un tollé dans la classe politique le 14 juillet après avoir proposé de remplacer le défilé militaire par un défilé citoyen. En déplacement en Côte d'Ivoire, vendredi, François Fillon avait, contrairement à son habitude, ajouté sa voix au concert de protestations, estimant que l'ancienne magistrate n’avait pas "une culture très ancienne des traditions françaises".

Pour la candidate à la primaire socialiste, ces déclarations ne sont pas le fruit d’une maladresse mais relèvent "d’une honte pour un Premier ministre "."C’est une honte de faire une distinction entre les Français qui sont nés en France et ceux qui n’y seraient pas nés".

"Un Premier ministre ne peut pas s'exprimer ainsi" :

La maire de Lille voit dans ces propos une vieille rengaine de la droite : "Cela me rappelle le discours de Grenoble où le président de la République voulait distinguer dans les sanctions pénales les Français naturalisés depuis peu et ceux qui sont nés en France".

Si elle était présidente...

Martine Aubry a affirmé dimanche que si elle était présidente de la République, elle aurait demandé à François Fillon "de partir" en raison de ses propos contre Eva Joly. "Si j'étais présidente et que j'avais un Premier ministre qui traite comme ça l'un de mes citoyens, et bien je lui demanderais de partir", a-t-elle déclaré.

Pour autant, Martine Aubry a réaffirmé son désaccord sur le fond avec Eva Joly. "Elle a raison quand elle dit qu’il faudrait faire des fêtes populaires mais ceci dit, le 14 juillet, c’est le moment de la réconciliation de la Nation", a estimé l’ancienne première secrétaire. "Il faut garder ce rendez-vous".