Aubry réclame une position claire de Fillon

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avec David Revault d'Allones , modifié à
- La chef du PS demande au Premier ministre de s'exprimer sans ambiguïté face au FN.

Depuis le premier tour des élections cantonales, l'UMP est dans l'embarras quant à la position à adopter face au FN. Plusieurs ténors du parti ont en effet donné des consignes de vote différentes. Pour Martine Aubry, la position de François Fillon par rapport au FN n'est pas claire et doit le devenir avant le second tour des élections cantonales.

Mardi matin, le Premier ministre a appelé lors d'une réunion devant les députés UMP à huis-clos à ne pas voter Front national en cas de duel PS-FN dimanche prochain. Pas suffisant pour la patronne du PS : "j'aimerais entendre le Premier ministre le dire haut et clair et pas seulement faire fuiter des soi-disant propos dans une réunion interne à l'UMP". "Quand on est Premier ministre, on dit les choses clairement", a insisté mardi la première secrétaire du Parti socialiste, au micro d'Europe 1.

"Ça n'est pas une petite affaire", a lancé la chef de file de la rue de Solférino :

Martine Aubry est également revenue sur les déclarations de Jean-François Copé, le secrétaire général de l'UMP, qui n'a pas donné de consigne de vote : "c'est quand même la première fois que la droite choisit le Front national par rapport à un Front républicain. C'est la première fois en France !", a-t-elle insisté.

Une occasion en or d'enfoncer l'UMP

"Nous, nous avons été clairs dès dimanche soir : quand le Front national est là, nous sommes pour utiliser le bulletin de vote en face pour faire battre le FN dans les meilleures conditions possibles", a encore rappelé la patronne du PS. "Évidemment, ils tergiversent, alors que nous, nous ne tergiversons pas", a renchéri le maire de Paris Bertrand Delanöe.

D'un point de vue plus stratégique, les socialistes profitent de cette cacophonie de l'UMP pour marquer des points, alors que leurs résultats au premier tour ont été terni par l'abstention et la percée du FN. François Hollande s'est donc lui aussi indigné de l'absence d'un choix clair de la part de l'UMP. "Ce qui se passe à droite et au sommet de l'Etat est à tout égard invraisemblable, c'est à se poser la question de savoir qu'il y a encore une direction dans l'Etat", a-t-il regretté. Et la direction du PS d'évoquer volontiers le souvenir de Jacques Chirac qui, lui, s'était fermement opposé à des accords avec le FN.