Au Maroc, Hollande a la tête à Paris

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et Antonin André, à Casablanca , modifié à
COULISSES - La visite d’Etat du président tombe mal. Les aveux de Cahuzac l’obsèdent.

La vie continue, même sans Jérôme Cahuzac. Ébranlé par la trahison de son ancien ministre, François Hollande a tenu à prendre le temps, avant de s’envoler pour le Maroc, d’enregistrer un message, mercredi en milieu de journée, afin prendre ses distances avec le félon. Mais dans les rues de Casablanca, le président a l’air absent.

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"Je ne l’ai jamais vu comme ça". Physiquement au Maroc, mais l’esprit tourné vers Paris, François Hollande fait le job, mais le moral n’y est pas. Venu pour assoir la relation entre les deux pays, le président français, pourtant passé maitre dans l’art de masquer ses émotions, laisse filtrer une tension qui frappe ceux qui l’accompagnent depuis des mois. "Je ne l’ai jamais vu comme ça", témoigne un ministre. Alors que François Hollande s’offre un bain de foule au lycée français de Casablanca, un autre membre du gouvernement lâche dans un soupir : "ce déplacement est surréaliste".

"Le président est inquiet". Les neufs ministres qui accompagnent le chef de l’Etat lors de ce déplacement officiel sont eux aussi ébranlés. Chaque halte dans les visites est l’occasion de se ruer dans les voitures officielles pour se tenir au courant de l’évolution de "l’affaire" à Paris. La majorité tangue. "Le président est inquiet", concède un de ses conseillers. Alors "il faut tenir, faire face", lâche un de ses amis, qui glisse quelques secondes plus tard son inquiétude.