Assistants FN : le Parlement européen estime son préjudice à 5 millions d'euros

Une précédente estimation du Parlement, en septembre 2015, évaluait ce préjudice potentiel à 1,9 million d'euros.
Une précédente estimation du Parlement, en septembre 2015, évaluait ce préjudice potentiel à 1,9 million d'euros. © FREDERICK FLORIN / AFP
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avec AFP , modifié à
Cette estimation, 4.978.122 euros au 21 avril, est une "mise à jour" après la découverte des "éléments nouveaux" du dossier.

Le Parlement européen évalue désormais à près de cinq millions d'euros son préjudice potentiel pour les salaires qui auraient été versés frauduleusement à des assistants d'eurodéputés FN entre 2012 et 2017, au centre d'une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs.

Un montant "mis à jour". Cette estimation, 4.978.122 euros au 21 avril, est une "mise à jour" après la découverte des "éléments nouveaux" du dossier ces derniers mois, et peut encore évoluer, écrit dans une note aux juges d'instruction l'avocat du Parlement européen, Patrick Maisonneuve. Une précédente estimation du Parlement, en septembre 2015, évaluait ce préjudice potentiel à 1,9 million d'euros. 

Dans la note transmise cette semaine, 17 députés européens du Front national sont visés, parfois pour plusieurs assistants. Figurent parmi eux la candidate du parti d'extrême droite à la présidentielle Marine Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen, Louis Aliot ou Florian Philippot. Autant de cas que l'enquête judiciaire en France, dans laquelle le Parlement européen est partie civile, devra confirmer. "Je constate que ces violations du secret de l'instruction suivent un timing parfait", a réagi l'avocat de Marine Le Pen, Rodolphe Bosselut, sans faire d'autres commentaires. La candidate s'est qualifiée dimanche pour le second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron.

Le Parlement européen a déjà lancé des procédures de recouvrement pour un total de 1,1 million d'euros concernant six eurodéputés, dont Marine Le Pen (340.000 euros). Ces procédures sont contestées par les élus FN devant les tribunaux européens. Dans l'enquête instruite à Paris, les juges cherchent à déterminer si le parti a mis en place un système pour rémunérer ses permanents ou des cadres avec des fonds publics du Parlement européen, en les faisant rémunérer comme assistants de ses eurodéputés.

Ils ont déjà mis en examen deux assistants, dont la cheffe de cabinet de Marine Le Pen au Front national, Catherine Griset, pour recel d'abus de confiance. Les juges ont également demandé au Parlement européen de lever l'immunité de Marine Le Pen. Celle-ci a refusé de se rendre à une convocation en vue de sa possible mise en examen pour abus de confiance le 10 mars, au sujet des salaires versés à sa cheffe de cabinet.