Arthuis : "il faut abroger le bouclier fiscal"

  • Copié
, modifié à
Le président de la commission des finances du Sénat a déclaré jeudi sur Europe 1 vouloir supprimer le bouclier fiscal, mais aussi l’ISF.

Les attaques contre le bouclier fiscal se poursuivent. Aux voix de la gauche et de quelques députés de la droite, est venue s’ajouter jeudi celle de Jean Arthuis. Le président de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation, au Sénat, a affirmé jeudi son hostilité à la mesure phare de Nicolas Sarkozy en matière fiscale.

"Je l’ai voté, et je le regrette, parce que je me suis aperçu qu’il s’appliquait non pas au revenu de référence, mais au revenu fiscal, c’est-à-dire après qu’on ait déduit un certain nombre d’abattements, de réductions, de défiscalisations... Est-ce là l’idée que nous nous faisons de la justice ? Sûrement pas", a lancé le sénateur de la Mayenne. "Quand vous devez augmenter les impôts, échappent à ce supplément d’impôt ceux qui ont déjà le bouclier fiscal. C’est un boomerang politique ingérable."

Et Jean Arthuis compte bien joindre les actes à la parole. "Le bouclier fiscal est une mauvaise réponse à un mauvais impôt, l’ISF, qu’on n’a pas eu le courage de supprimer, a-t-il encore expliqué. Et j’ai l’intention cette année encore de déposer un amendement prescrivant l’abrogation du bouclier fiscal, l’abrogation de l’ISF, l’institution d’une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu, et la révision du barème des plus-values qui ont été largement exonérées ces dernières années."

Regardez l'intégralité de l'interview de Jean Arthuis sur Europe 1 :

Jean Arthuis a pris le risque de se fâcher avec Nicolas Sarkozy sur un autre dossier sensible : la nomination d’Henri Proglio à la tête d’EDF, alors que ce dernier conservera ses fonctions à la tête de Veolia. "Comment peut-on diriger deux groupes aussi importants ? Et n’y a-t-il pas des risques de conflits d’intérêts entre l’intérêt de Veolia qui est une société cotée en bourse, et l’intérêt d’EDF qui est très largement contrôlée par l’Etat ?", s’interroge ainsi le sénateur de Mayenne.

"A l’occasion de la crise et d’un certain nombre de déconvenues d’entreprises, on a édicté des principes de bonnes gouvernance. Je considère que l’exerce des deux fonctions par le même homme est incompatible", a lancé le président de la commission des finances de la Nation, qui veut encore croire à un recul de l’Elysée en la matière : "j’attends de voir les événements. Il peut arriver qu’une annonce soit demain corrigée par la réalité. On l’a vu récemment", a-t-il glissé dans un sourire, en référence à l’affaire Jean Sarkozy.