Marylise Lebranchu 3:15
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G.S. , modifié à
CLUB DE LA PRESSE - La Ministre de la décentralisation et de la Fonction publique appelle à plus de démocratie participative. 
INTERVIEW

"6,8 millions de personnes ont voté pour le FN et 18 millions de Français ne sont pas allés voter dimanche lors du second tour des régionales. Les grands partis doivent se poser des questions", a considéré lundi Marylise Lebranchu, ministre de la décentralisation et de la Fonction publique et invitée du Club de la presse d'Europe 1. "Ce que je veux renvoyer aux électeurs, c'est que j'ai un parti politique qui doit se questionner, ainsi qu'un gouvernement. Moi-même, dans ma fonction, je me pose beaucoup de questions. J'ai déjà fait un certain nombre de choses mais je n'ai pas su les dire ou dire pourquoi je les faisais."

"Refondation" et "engagement". Et ce qui doit ressortir de ces "questionnements", selon la ministre, c'est davantage de démocratie participative. "Je crois à la refondation", martèle-t-elle, interrogée sur l'avenir du PS. "Je veux que l'on prenne l'habitude de faire des vrais débats avec des associations, des syndicats et tous les citoyens qui voudront y prendre part. Qui va financer l'aide aux personnes âgées ? Le RSA ? Tout cela mérite le débat. On a eu le tort de mener ces débats entre nous", enchaîne celle qui fut partisane de Ségolène Royal, chantre de la démocratie participative, lors de l'élection présidentielle de 2007.

"Pour que l'électeur s'y reconnaisse, il faut lui parler. Personne ne se reconnaît plus dans nos fondamentaux", renchérit la ministre, pour qui il faut faire de la pédagogie et inciter les Français "à l'engagement". "Les gens demandent souvent, aux associations, que pouvez-vous faire pour moi ? Mais il faut aussi se poser la question, que puis-je faire pour le pays ?" Marylise Lebranchu veut ainsi faire de la politique pour "inciter les Français à agir". 

Un "doute" sur Bartolone à l'Assemblée nationale. Marylise Lebranchu est également revenue sur l'éviction à attendre de Nathalie Kosciusko-Morizet, actuellement numéro deux du parti Les Républicains. "On ne peut pas avoir une direction de parti monolithique, avec une seule vision", a raillé Marylise Lebranchu. "J'ai eu la chance de faire du porte-à-porte. Ce que l'on nous reproche le plus, c'est : 'vous êtes entre vous, dans une sphère médiatico-politique. Vous ne nous parlez pas, vous ne nous écoutez pas'. Si le débat est indispensable, on ne commence pas par évincer quelqu'un", poursuit-elle.

La ministre a également glissé un mot sur Claude Bartolone, qui devrait rester président de l'Assemblée nationale malgré sa défaite dimanche. "Claude Bartolone est le président de l'Assemblée nationale. Moi, j'ai toujours des doutes plus que des certitudes. Effectivement, il y a peut-être un doute sur Claude Bartolone à la présidence de l'Assemblée nationale. C'est à Claude Bartolone de s'interroger. Je ne lui ferai aucune leçon", a expliqué Marylise Lebranchu, qui fut Garde des Sceaux entre 2000 et 2002.