Après l'échec de leur motion de censure, les frondeurs visent la primaire

© AFP
  • Copié
M.B. et Aurélie Herbemont
Pour ces socialistes en désaccord avec l'exécutif, le scrutin sera l'occasion d'avoir un vrai débat, qu'ils estiment confisqué par le 49-3.

L'histoire semble se répéter. Mercredi, les frondeurs ont échoué à déposer une motion de censure de gauche contre le gouvernement, qui avait fait usage, pour la seconde fois la veille, de l'article 49-3 sur la loi Travail. Comme au mois de mai, il leur a manqué deux signatures, sur les 58 nécessaires. Mais "ils continuent ensemble", a affirmé leur chef de file, Christian Paul, mercredi. De fait, ces socialistes en conflit avec la ligne politique de l'exécutif ne désarment pas. Ils ont en ligne de mire la primaire, prévue à la fin du mois de janvier.

Pas de censure mais des fractures. Sans motion, les 27 apprentis censeurs qui appartiennent au PS (et s'étaient alliés, à l'Assemblée, avec les communistes et les écologistes contestataires pour obtenir les 58 signatures), parmi lesquels les anciens ministre Aurélie Filippetti et Benoît Hamon, ne seront pas exclus du parti. Du côté des légitimistes, certains les soupçonnent d'ailleurs d'avoir su ne pas aller trop loin. Pas de censure, donc, mais des fractures. Et les frondeurs souhaitent que le débat confisqué à l'Assemblée ait lieu lors de la primaire, où ils affronteront vraisemblablement François Hollande.

"La vraie réponse politique", c'est la primaire. Pas question, néanmoins, de participer si ce scrutin est configuré sur-mesure pour faire gagner le chef de l'État. "On n'ira pas tête baissée dans une primaire qui serait pipée", assure un frondeur qui soutient la candidature de l'ancien ministre de l'Économie, Arnaud Montebourg. Avant le débat de la primaire, il y aura donc le débat sur la primaire. Reste que ce vote est vu comme "la vraie réponse politique au 49-3", confie un député signataire de la première motion de censure, en mai, et qui n'a pas récidivé mercredi. "Je ne sais pas qui je soutiendrai", confie-t-il. "Mais je sais que ce ne sera pas François Hollande."