Après le renoncement de Hollande, qui est capable de rassembler la gauche ?

Ségolène Royal, Emmanuel Macron et Manuel Valls, 1280x640
© ALAIN JOCARD / AFP
  • Copié
Antonin André
La surprise de l'annonce du chef de l'Etat offre aux candidats de la gauche une chance. Qui pourra la saisir ? 

Et maintenant ? Après le coup de tonnerre du renoncement de François Hollande à briguer un second mandat, les regards sont braqués vendredi sur Manuel Valls, qui va vite devoir officialiser sa candidature à la primaire d'une gauche en miettes. Mais est-ce vraiment le seul à pouvoir rassembler la gauche ? 

Manuel Valls, pas le candidat naturel. Le seul qui pouvait prétendre à être le candidat "naturel" au sens de la Ve République, c’était François Hollande. Il est le président sortant qui a reçu l’onction du suffrage universel. Manuel Valls, lui, n’est pas le candidat naturel. Il n’est pas non plus le candidat désigné par François Hollande. Le chef de l'Etat n’adoube personne. Le seul appel qu’il lance, c’est un appel au rassemblement.

Humilité et lucidité. Si on devait retenir deux mots de sa déclaration : humilité et lucidité. Concernant la lucidité, soit la gauche se rassemble et elle peut peser à la présidentielle, soit elle se divise et c’est la droite qui menace le modèle social ou le FN. Et pour ce qui est de l'humilité, le rassemblement implique que les ego s’effacent, que l’intérêt général de la gauche prime sur les ambitions personnelles. Et ce message s’adresse à tous, à Manuel Valls comme aux autres.

La décision de Hollande doit secouer la gauche. La non-candidature de François Hollande, décision historique, doit être le choc qui doit la secouer la gauche. Pour le moment, elle est très mal embarquée. Si on s’arrête sur la primaire un instant, le rassemblement est loin d'être acquis. Entre la ligne sociale-démocrate représentée par Manuel Valls, et le courant plus à gauche que représente Arnaud Montebourg mais aussi Benoît Hamon, ce n'est pas gagné.

Que vont faire Royal, Aubry ou Taubira ? D’autres voix vont aussi se mêler à cette confrontation. Que va dire Martine Aubry qui s’accommodait d’une candidature de François Hollande mais qui déteste Manuel Valls ? Que va faire Christiane Taubira qui, elle aussi, s’est tant de fois opposée à l’ancien ministre de l’Intérieur devenu Premier ministre ? Que vont faire les Hollandais historiques ? Que va faire Ségolène Royal  avec laquelle Manuel Valls a eu de nombreuses divergences ? Et si on s’extrait de la primaire, l’appel de François Hollande s’adresse aussi à Emmanuel Macron. Lui aussi est concerné par l’appel au rassemblement et par l’exigence d’humilité.