Après "le club", le parti Villepin

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Hélène Favier , modifié à
Avec un oeil sur 2012, l'ex-Premier ministre a présenté jeudi son "alternative" à Sarkozy.

Le soir du second tour des régionales, jour de la déroute pour l'UMP, ses proches avaient gentiment fait fuiter l'information. Dominique de Villepin a annoncé jeudi la création de son propre parti politique, avec en ligne de mire l'élection présidentielle de 2012.

De retour d'un voyage en Chine, l'ancien Premier ministre a donné une conférence de presse à Paris. Le parti devrait être porté sur les fonts baptismaux lors d'une réunion du club, le 19 juin.

Du "club" au parti

La démarche en solo de Dominique de Villepin a commencé à l'automne 2009 avec la création de son "club". Très actif sur internet, il revendique 15.000 membres. Que ce soit dans les médias ou les couloirs de l'Assemblée nationale, la voix "villepiniste" est également relayée par une dizaine de députés UMP comme Hervé Mariton, François Goulard, Marie-Anne Montchamp, Jacques Le Guen et Jean-Pierre Grand. Des soutiens trop parcellaires - pour l'heure - pour lui assurer une assise politique.

Dominique de Villepin, qui n'a jamais brigué les suffrages des électeurs, a récemment pu tester sa popularité ces derniers mois lors de déplacements très médiatisés. On l'a vu partager thé et gâteaux au miel avec une association d'un quartier difficile de Seine-Saint-Denis, puis brandir un porcelet dans une ferme du Finistère avec cette pique assassine faussement énigmatique : "Ça ne vous rappelle pas quelqu'un ?"

A la différence Nicolas Sarkozy, il est également resté toute une journée au Salon de l'agriculture, appelant la comparaison avec l'ex-président Jacques Chirac, très apprécié du monde rural. "Dominique de Villepin a cette capacité à parler à tous les Français, quelles que soient leurs origines ou leur appartenance politique", souligne Jean-Pierre Grand. "C'est la belle tradition gaulliste d'un Français qui parle aux Français".

2012 en ligne de mire

Fort des sondages de popularité qui le placent régulièrement au-dessus du chef de l'Etat, Dominique de Villepin reprend donc la parole deux mois après la fin du procès Clearstream, qui s'est soldé par la relaxe de l'ancien Premier ministre. Reste que le parquet a fait appel, annonçant un nouvel épisode judiciaire à même d'embroussailler le chemin vers 2012 de celui qui s'était dit, à sa sortie du tribunal, déterminé à "servir les Français et contribuer dans un esprit de rassemblement au redressement de la France".

Reste que chaque fois qu'on lui parle de 2012, Dominique de Villepin plaide le hors sujet. "Avant l'heure, c'est pas l'heure", assure-t-il encore.