Antiterrorisme : Valls accuse Sarkozy de "perdre ses nerfs"

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Manuel Valls. © JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un entretien accordé au Monde, le Premier ministre estime aussi qu'on peut être lucide sans pour autant verser dans le populisme.

Manuel Valls répond vertement, dans un entretien au Monde publié vendredi matin, aux attaques de Nicolas Sarkozy contre le gouvernement après les attentats de Nice et de Saint-Etienne-du-Rouvray, accusant le président des Républicains de "perdre ses nerfs". Mais le Premier ministre reconnait aussi des ratés, trois jours après l'attentat dans une église près de Rouen.

Être "lucide" sans être "populiste". "Nicolas Sarkozy perd ses nerfs. Être lucide face à la menace, ce n'est pas basculer dans le populisme", déclare le Premier ministre. L'ancien chef de l'Etat avait estimé que la gauche était "tétanisée" par "la violence et la barbarie", et avait accusé l'exécutif de se réfugier derrière des "arguties juridiques" pour refuser les propositions de l'opposition en matière de lutte contre le terrorisme.

Les magistrats doivent avoir "une approche différente". La décision de la justice antiterroriste de libérer Adel K., un des deux auteurs de l'attentat djihadiste de Saint-Etienne-du-Rouvray, en l'assignant à résidence sous bracelet électronique, est un "échec, il faut le reconnaître", a aussi estimé vendredi Manuel Valls. "Cela doit conduire les magistrats à avoir une approche différente, dossier par dossier, compte tenu des pratiques de dissimulation très poussées des djihadistes", déclare le Premier ministre, tout en affirmant qu'il ne sera pas "celui qui, au mépris de tout équilibre des pouvoirs, tomberait dans la facilité de rendre ces juges responsables de cet acte de terrorisme".

Des imams "formés en France" et "pas ailleurs". Enfin, le Premier ministre a proposé, dans le même entretien, d'interdire le financement étranger des mosquées françaises afin de lutter contre le terrorisme. "Il faut une remise à plat et inventer une nouvelle relation avec l'islam de France", a-t-il déclare. Il se dit "favorable à ce que, pour une période à déterminer, il ne puisse plus y avoir de financement de l'étranger pour la construction des mosquées" et souhaite "que les imams soient formés en France et pas ailleurs".