Alliances : la mise au point de Bayrou

© MAX PPP
  • Copié
Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Le président du MoDem nie son rapprochement avec la droite dans un courrier à ses militants.

François Bayrou, président du MoDem, dément toute "connivence" avec Nicolas Sarkozy dans une lettre adressée aux militants du parti et dévoilée sur le site du Journal du Dimanche, puis sur le site du MoDem. Il dénonce une "manœuvre" visant à accréditer un rapprochement avec ce dernier.

Le député s'explique longuement dans ce courrier sur sa rencontre, le 22 avril dernier, avec le chef de l'Etat. "Lorsque le président de la République m'invite, hier François Mitterrand ou Jacques Chirac, aujourd'hui Nicolas Sarkozy, je considère comme normal d'accepter cette rencontre", dit François Bayrou. Le président du MoDem s'élève contre les commentaires "prétendant que nous préparerions un ‘changement de ligne’, un infléchissement de notre action en direction de l'actuelle majorité (…)".

"Manœuvre" et "intoxication"

"Cela signifie-t-il une quelconque connivence avec le pouvoir actuel ? Je vois bien la manœuvre qui tente de le faire croire. Mais ceux qui conduisent cette intoxication se mettent le doigt dans l'œil", poursuit-il.

"Mon jugement n'a pas changé: les orientations de Nicolas Sarkozy ont porté atteinte à des principes pour nous essentiels". Pour François Bayrou, "le président porte atteinte à la fonction qu'il exerce en se présentant constamment comme chef de parti". "Nous sommes en désaccord, parfois violent, c'est normal, c'est la démocratie, mais nous ne sommes pas en guerre civile", observe l'ancien candidat à l'Elysée. En mars 2009, François Bayrou a publié Abus de pouvoir, un livre où il dénonce un président qu'il accuse d'avoir "confisqué tous les pouvoirs".

"Division et soumission"

Dans ce même courrier, l'élu des Pyrénées-Atlantiques se dit attaché à "un centre indépendant", à ses yeux "vital pour la démocratie française". "La faiblesse actuelle de ce courant politique vient de sa division et, pour certains, de sa soumission", analyse François Bayrou. "Je ne ménagerai pas mes forces pour qu'il se rassemble, et pour qu'il se redresse".

Selon le quotidien Libération, un dirigeant centriste a confié que François Bayrou serait prêt à se rallier à une future majorité de droite à condition que le candidat à l'Elysée inscrive dans ses promesses électorales l'introduction d'une dose de proportionnelle. Ce que François Bayrou a démenti. Le MoDem avait recueilli moins de 5% des voix aux élections régionales de mars 2010.