Alain Juppé joue gros à Bordeaux

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Alain Juppé qui, conformément à la règle annoncée par François Fillon, confiera son avenir ministériel aux électeurs de la 2e circonscription de la Gironde, accepte volontiers la sanction du suffrage universel. Le 6 mai, plus de 54% des électeurs de cette circonscription avaient voté pour Ségolène Royal.

François Fillon a été clair hier sur Europe 1. Tout ministre qui ne sera pas élu aux législatives de juin ne pourra conserver le poste fraîchement attribué. Cette règle, valable pour le premier ministre, oblige donc Alain Juppé à remporter la bataille dans la deuxième circonscription de Bordeaux. L'actuel ministre de l'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables, justifie son choix de se présenter aux élections. "S'il avait évité de se présenter aux élections législatives du mois prochain, on aurait dit, il a la frousse, il évite le suffrage universel". "Sur le fait que seul le peuple peut vous donner une légitimité politique, il n'y a pas débat. Ce sont les Bordelaises et les Bordelais qui ont la décision avec leur bulletin de vote", a déclaré le maire de Bordeaux lors d'une conférence de presse. Mais Alain Juppé ne peut pas ignorer que le combat sera musclé. Dans cette 2e circonscription, qu'il détenait jusqu'à sa démission en 2004 après sa condamnation à 14 mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris, Ségolène Royal est arrivée en tête le 6 mai avec 54,66% des suffrages exprimés. Le ministre d'Etat a ironisé sur le fait qu'en cas de défaite il mettrait "en pratique (ses) mes convictions environnementales par la pratique du jardinage, peut-être". Cependant, pour Alain Juppé, "beaucoup de choses ont changé" depuis l'élection de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. "D'abord, le Parti socialiste est en plein désarroi, il n'a plus de chef, ses 'éléphants' se disputent et il n'a plus de projet", a martelé l'ancien premier ministre de Jacques Chirac. Alain Juppé a par ailleurs souligné que "l'ouverture très profonde de la vie politique" effectuée par le président "à des personnes venues du centre qui ne l'avaient pas soutenu à l'élection présidentielle ou même à des personnes venues de la gauche" est un fait nouveau. Il s'est dit certain que cela "aura des conséquences pour la constitution de cette nouvelle majorité présidentielle". Les Bordelais, en tout cas, ont l'avenir ministériel d'Alain Juppé entre leurs mains.