Airbus : la polémique repart sur l'indemnité de Forgeard

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Administrator User , modifié à
Le co-président allemand d'EADS, Thomas Enders, affirme dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung que le gouvernement français est intervenu auprès des administrateurs du groupe afin d'obtenir le versement d'une indemnité de départ de 8,5 millions d'euros à l'ancien patron d'Airbus Noël Forgeard. En avril, le ministre de l'Economie, Thierry Breton, avait démenti être intervenu.

"Ce qui est exact, c'est que le gouvernement français nous a d'une certaine manière forcé la main", c'est le pavé dans la mare EADS lancé ce mardi par le co-président allemand du groupe, Thomas Enders. Il s'exprime dans le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Noël Forgeard, co-président exécutif d'EADS jusqu'en juillet 2006, a dû démissionner de la maison-mère d'Airbus après l'annonce de retards de livraison du très gros porteur A380. Le conseil d'administration du groupe de défense et d'aérospatial européen avait décidé de lui verser une indemnité de départ de 8,5 millions d'euros. Un "parachute doré" qui avait provoqué un scandale en pleine campagne présidentielle française, l'avionneur européen s'apprêtant notamment à supprimer 10.000 emplois dans le cadre de sa restructuration. Plusieurs candidats à la présidentielle dont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal s'etaient alors engagés à ce que de telles pratiques ne se reproduisent plus. Selon Thomas Enders, la décision de verser une indemnité de départ de 8,5 millions d'euros n'a été adoptée qu'après l'intense travail de lobbying de l'exécutif français. "L'histoire de M. Forgeard chez EADS, c'est celle de l'Etat français qui a exercé une très forte influence sur EADS du début à la fin", poursuit le co-président allemand. L'Etat français est présent au capital d'EADS à hauteur de 15% via une société, la Sogeade, représentée au conseil d'administration d'EADS par le groupe Lagardère. En avril, le ministre de l'Economie, Thierry Breton, avait démenti être intervenu auprès des administrateurs d'EADS dans l'affaire Forgeard. "Cet épisode apporte la preuve que les Etats n'ont pas leur place dans la direction des entreprises", estime Thomas Enders.